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Manuel Bloch (GIP DMP)

‘ Les professionnels de la santé devront disposer d’outils adéquats pour alimenter et lire le dossier médical personnel ‘

Dès 2007, le dossier patient des hôpitaux devrait s’ouvrir aux professionnels de santé de la ville, alimentant le dossier médical personnel (DMP). Hébergé chez un prestataire de services, le dossier pourra être consulté par tous
les praticiens autorisés. Précisions avec le directeur technique du GIP DMP.01 Informatique : Des choix techniques ont-ils déjà été effectués pour l’appel d’offres initial du DMP publié en juillet 2005 ?


Manuel Bloch : Des choix précis ont été faits concernant le respect de normes internationales comme IHE XDS pour le partage de documents entre les acteurs de la santé. D’autres traitent les questions de
sécurité : identification et authentification des professionnels de la santé (carte CPS pour le milieu libéral, certificat d’établissement pour le milieu hospitalier) et identification forte des patients.


Enfin, d’autres choix sont relatifs aux formats des documents : pour cette phase expérimentale, le DMP est un ensemble de documents. Mais dans une phase ultérieure, il comportera également des données structurées. Quant aux
hébergeurs, ils ont réalisé leurs systèmes qui seront expérimentés dans les prochaines semaines. Le contenu du DMP, y compris les annexes, est accessible sur notre site
www.d-m-p.org. Il s’agit d’un ensemble de définitions fonctionnelles, pour lesquelles nous avons demandé aux candidats hébergeurs de nous proposer des solutions techniques.Quels obstacles devront être levés pour que le DMP voie le jour en 2007 comme prévu ?


Depuis la naissance du projet, le DMP est une course contre la montre. La maîtrise de ce chantier est difficile, car il faut traiter des questions techniques, juridiques, organisationnelles. Sans compter la communication avec les
différents acteurs. Il s’agit de prendre en compte l’environnement de ce projet, extraordinairement complexe. En particulier, les éditeurs devront rendre compatibles avec le DMP une multitude de logiciels : outils de gestion de cabinet,
systèmes d’information hospitaliers, systèmes de gestion des plateaux techniques, d’imagerie, etc.


Il faudra, en effet, que les professionnels de la santé disposent des outils adéquats pour à la fois alimenter le DMP de leurs patients et le lire. S’y ajoute un volet juridique autour de la responsabilité des acteurs et de la
publication de décrets sur la confidentialité et l’identification des patients. Depuis janvier dernier, un décret précise d’ailleurs le contenu du DMP et les droits d’accès à ce même contenu par les différentes catégories de professionnels de la
santé.Quelles précisions pouvez-vous apporter concernant le poste de travail du professionnel de santé, que vous avez évoqué comme exemple de complexité du système, lors d’un exposé au salon Medec en mars 2006 ?


Sur ce poste, on trouve non seulement un environnement de bureautique classique, mais encore un grand nombre de logiciels qui, bien que souvent produits par des éditeurs indépendants les uns des autres, doivent interagir au travers,
notamment, de ressources communes, comme la carte du professionnel de santé (CPS) et la carte Vitale des assurés sociaux. Citons, par exemple, les gestionnaires de ces cartes, les outils de gestion du cabinet, la feuille électronique de soins, la
codification, la messagerie sécurisée, l’accès à des plates-formes de réseaux, etc.


La mise à niveau d’un seul de ces logiciels pose donc de multiples problèmes et devient un processus de plus en plus laborieux. Il devient nécessaire de revoir l’organisation de ce poste pour en simplifier l’usage, l’ergonomie et la
gestion. Le GIP (groupement d’intérêt public) DMP, en coordination notamment avec la CnamTS, le GIP CPS, et le GIE (groupement d’intérêt économique) Sesam-Vitale, entreprend ce vaste chantier.Pour vous, quels sont les aspects positifs d’un projet comme le DMP dans la construction du futur système d’information de santé ?


Ils sont multiples. C’est d’abord un magnifique projet qui aidera les patients à être mieux soignés par les professionnels de la santé. Le dossier médical personnel repose sur une nouvelle vision de l’organisation des soins, la
coopération de ces différents praticiens autour du patient ainsi que la responsabilisation de tous les acteurs professionnels et des bénéficiaires de l’assurance-maladie contribuant à l’amélioration de la qualité des soins. Du point de vue
technique, c’est un projet de partage de documents et de données à très grande échelle. Il apportera aux éditeurs de logiciels et aux industriels du domaine de la santé une occasion unique de progrès et donc de compétitivité.

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Christine Peressini et Eliane Kan