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Mac Pro et M2 Ultra : Apple boucle sa transition historique vers les puces Apple Silicon

On ne l’espérait plus, et le voilà. Le Mac Pro inaugure non seulement le M2 Ultra, avec son petit frère, le Mac Studio, mais il montre aussi qu’Apple sait conserver une certaine ouverture pour répondre aux besoins des professionnels. Tous les Mac sont désormais sous puces Apple Silicon.

Comme après un exode qui n’en finit pas, une transhumance un peu plus longue que prévue, la famille Mac est désormais toute entière regroupée sous la bannière Apple Silicon. Alors que le MacBook Air s’est déjà offert deux générations de puces M et même une nouvelle itération dotée d’un écran 15 pouces, alors que les Mac Studio ont hissé les couleurs des puces M2 Max et Ultra, en remplacement des puces M1 équivalentes, le Mac Pro vient enfin de faire ses premiers pas avec des puces ARM développées par Apple. C’est donc la fin d’une transition initiée en novembre 2020 par la sortie d’un MacBook Air, d’un MacBook Pro et d’un Mac mini M1.

Le sommet de la pyramide pour la génération M2

Au cœur du Mac Pro, la fin de cette transition prend une forme unique, celle du M2 Ultra, puce gigantesque, déclinée en deux versions. Les deux affichent 24 cœurs CPU et 32 cœurs pour le Neural Engine. Mais la différence se fait au niveau du nombre de cœurs graphiques embarqués : 60 pour le premier SoC, et 76 pour le second (pour 1 150 euros de plus). Cette configuration est jusqu’à 30% plus performante que le M1 Ultra.
Comme pour la génération précédente, le M2 Ultra est la « fusion » de deux M2 Max, et double quasi systématiquement les performances, la quantité de mémoire supportée, jusqu’à 192 Go, etc.

Lors de la keynote, il a été explicitement indiqué que le M2 Ultra apportait la dernière pierre à l’édifice de la génération M2. Les rêves d’un M2 Extreme, fusion de deux M2 Ultra, sont donc bien enterrés.

La question de la mémoire… unifiée

Une fois ce point sur le SoC embarqué fait, la première chose à retenir est que le boîtier « râpe à gruyère » est inchangé extérieurement par rapport à celui introduit en 2019 avec les Xeon d’Intel. Ses détracteurs pourront donc continuer à s’amuser du prix de ses roulettes. Et tant pis pour ceux qui imaginaient un nouveau Mac Pro copie d’un Mac Studio en plus grand, plus musclé, plus… Pro.

Mais ce conservatisme n’est pas une mauvaise chose, bien au contraire, car il maintient la modularité du Mac Pro… dans une certaine limite. Ainsi, puce Apple Silicon oblige, il n’est plus question d’accéder à la mémoire vive, de la changer, de l’upgrader et même de pousser le bouchon jusqu’à en accumuler 1,5 To… Désormais, la mémoire est soudée et le maximum que peut gérer le Mac Pro avec le M2 Ultra est de 192 Go unifiés. Le différentiel est conséquent, pour ne pas dire colossal.

Le M2 Ultra est une puce gigantesque qui embarque 134 milliards de transistors.
01net.com – P.F. – Le M2 Ultra est une puce gigantesque qui embarque 134 milliards de transistors.

Toutefois, Apple a des arguments intéressants sur ce point. Le premier est que très peu d’utilisateurs optaient pour cette configuration. On veut bien le croire, néanmoins cela ne changera rien pour ceux qui avaient besoin de cette quantité de Ram. Le deuxième est que souvent les utilisateurs qui requéraient autant de mémoire vive le faisaient parce qu’ils augmentaient le nombre de cartes graphiques pour des tâches particulièrement gourmandes. Enfin, la troisième est que la mémoire unifiée évite les chargements en mémoire « inutile » des éléments qui transitent entre le GPU et le CPU. Dès lors, avec moins de mémoire vive, on peut faire plus, semble vouloir dire Apple. D’ailleurs, le géant californien glisse incidemment que son SoC (et surtout la partie GPU) et sa RAM unifiée permettent d’entraîner des modèles de machine learning que des systèmes classiques équivalents ne seraient pas capables de faire tourner à cause des limitations de la mémoire.

En l’occurrence, si le Mac Pro 2023 ne peut compter que sur 192 Go, la bande passante mémoire est de 800 Go/s (deux fois celle du M2 Max) ce qui devrait éviter les goulets d’étranglement.

Mieux encore, ses deux media engines lui permettent de réaliser le travail équivalent à ce qu’abattaient sept cartes After burner sur la génération précédente. Sachant que ces cartes œuvraient principalement en lecture, alors que les media engines s’attellent aussi bien à l’encodage qu’au décodage. Le Mac Pro 2020 pouvait gérer six flux 8K simultanément, le Mac Pro 2023 en ajoute quelques-uns pour atteindre les 22 flux traités à la volée et sans broncher.

Connectivité et modularité

Comme le Mac Studio, le Mac Pro avec M2 Ultra peut gérer jusqu’à six écrans Pro Display XDR (6K à 60 Hz). Il est également compatible avec le Wi-Fi 6E, standard décidément réservé aux machines pro chez Apple. N’oublions évidemment pas le Bluetooth 5.3. À noter que le Mac Pro embarque aussi deux ports 10 Gigabit Ethernet. En cela, il est très similaire au Mac Studio, qui a donc été mis à jour avec les M2 Max et M2 Ultra. Le Mac Pro se distingue toutefois du Mac Studio par un nombre incroyable de ports Thunderbolt 4 (format USB-C). Il en propose huit en tout, six à l’arrière et deux à l’avant en haut du boîtier. Une connectique qui s’ajoute aux deux ports USB-A et aux deux ports HDMI.

Mais la grosse différence entre le Mac Studio et le Mac Pro est la modularité de ce dernier, héritée de l’ère Intel, en quelque sorte. C’est le seul Mac du catalogue à offrir un boîtier qui peut être ouvert facilement. Quand on ouvre le boîtier, on constate plusieurs choses. D’une part, que le M2 Ultra est une puce gigantesque, qui s’expose ici sans radiateur dont on voit les points de fixation visibles autour du SoC. D’autre part, qu’il est possible de connecter sept cartes PCIe (2 emplacements x16 de 4e génération et quatre PCI x8 de quatrième génération, plus l’emplacement pour la carte d’Entrée/Sortie).

A la différence du Mac Studio, le Mac Pro est modulaire et peut recevoir des cartes PCIe pour spécialiser sa configuration.
01net.com – P.F. – A la différence du Mac Studio, le Mac Pro est modulaire et peut recevoir des cartes PCIe pour spécialiser sa configuration.

Cette spécificité lui permet de répondre à des besoins complémentaires très spécifiques. S’il n’est pas possible d’ajouter des cartes graphiques supplémentaires, vous pourrez, en revanche, si vous le souhaitez, en faire une station de création musicale ou de montage vidéo, en ajoutant des cartes BlackMagic, par exemple, ou du stockage supplémentaire via des cartes SSD qui peuvent offrir des débits allant jusqu’à 26 Go/s.

À partir de 8 299 euros…

Le Mac Pro demeure donc la machine la plus puissante et polyvalente d’Apple, celle qui répondra aux attentes des pros les plus exigeants et les plus spécialisés. Sa configuration d’entrée de gamme (le M2 Ultra avec 24 cœurs CPU et 60 cœurs GPU, 64 Go de Ram, et 1 To de SSD) est vendue à partir de 8 299 euros. Là où le Mac Studio affiche un premier prix à 2 399 euros, en M2 Max.
La hiérarchie est désormais claire. Ceux qui s’inquiétaient de voir le Mac Studio rendre inutile et obsolète le Mac Pro peuvent se rassurer. À la puissance, le Mac Pro ajoute la polyvalence… Une belle manière de boucler un long voyage. Un bon moyen aussi d’ouvrir la porte à un avenir fait de Mac taillés sur mesure pour les besoins précis des professionnels.

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Pierre FONTAINE
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