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Liquidé, Cryo perd sa dernière vie

Le jeu vidéo français est en deuil. Le producteur et éditeur de jeux Cryo vient d’être placé en liquidation judiciaire. Cofondée par Philippe Ulrich, la société avait permis au jeu vidéo français d’être reconnu mondialement dans les années 80.

Tout comme Kalisto en avril dernier, c’est au tour de Cryo de disparaître. Hier, l’administrateur judiciaire du studio de développement et éditeur de jeux a scellé le sort de l’un des fleurons de la french touch du jeu vidéo en décidant sa liquidation judiciaire, malgré deux offres de reprise.En dépôt de bilan depuis le début du mois de juillet, Cryo n’a pas survécu à son pari raté sur le jeu en ligne avec Mankind et Cryo Networks. Les investissements colossaux consentis pas la société n’ont abouti qu’à l’endetter de 40 millions d’euros, soit bien plus que les 30,8 millions d’euros levés lors de son introduction au Nouveau Marché, le 25 septembre 2000.En 2001, la société affichait une perte nette de 16,5 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 67,1 millions d’euros. Les dirigeants ne parviendront pas à inverser la tendance.Cryo a été cofondé par l’un des plus grands créateurs de jeux des années 80, Philippe Ulrich. C’est lui qui est notamment à l’origine des mythiques Capitaine Blood ou Dune. Avant ces deux succès, il avait créé la première société française de jeux vidéo avec Ere Informatique. Et produit des hits mondiaux comme Macadam Bumper.

Le jeu vidéo français ne se porte plus très bien

Plus visionnaire qu’entrepreneur, au contraire d’un Bruno Bonnell (Infogrames), ce mordu de science-fiction a guidé Cryo là où son imagination le menait. En 1997, il déclarait déjà : “Les communautés virtuelles amènent à l’informatique l’émotion qui lui manquait, et demain, je vous le promets, la fiction dépassera la réalité. Tout est possible.”Mais Cryo n’est pas le seul à avoir dû fermer boutique. L’industrie française du jeu vidéo va mal, et Cryo a au moins eu le mérite d’explorer de nouveaux horizons. Kalisto avant lui, et quelques grands studios de production, comme Lankhor, ont aussi disparu.Dans le monde du jeu vidéo français, il ne reste plus qu’Ubi Soft et le numéro deux mondial, Infogrames. Mais ce dernier vient d’annoncer la suppression de 280 emplois en France, soit 60 % de ses effectifs. L’ogre au logo de tatou affiche une perte de près de 80 millions deuros sur son dernier exercice.Et, paradoxalement, cette imagination dont ont fait preuve les producteurs ?” et qui leur a permis de symboliser la french touch, ?” est peut-être ce dont Infogrames a besoin.

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Frantz Grenier