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L’intérim, un tremplin pour les jeunes diplômés

Expectra propose à des ingénieurs trois missions de six mois chacune au sein de grandes entreprises high-tech.

Souvent connoté petits boulots, l’intérim souffre d’un réel déficit d’image auprès des jeunes diplômés. Pour contrer les idées reçues, Expectra (groupe Vedior Select), entreprise de travail temporaire spécialisée dans les emplois cadres, lance un nouveau concept. Baptisée Pack exp, l’opération consiste à proposer aux nouveaux lauréats de grandes écoles d’ingénieurs, dont Télécom Paris, l’UTC de Compiègne, l’Ecole centrale d’électronique de Paris et l’Estaca, trois missions d’une durée totale de dix-huit mois ?” en France ou à l’étranger ?” au sein de sociétés informatiques et télécoms de renom.Expectra s’attend à recevoir entre deux cents et trois cents candidatures pour n’en sélectionner que trente. Parmi les entreprises, on compte des SSII, des opérateurs, des constructeurs ou des sociétés utilisatrices, qui, parfois, peinent à se faire connaître en grande école tant les sollicitations restent grandes. “Pour ces futurs hauts potentiels, l’intérim n’est pas vécu comme un pis-aller, estime Philippe Salle, président-directeur général du groupe Expectra. Ils ne connaissent pas de difficultés de recrutement, mais souhaitent multiplier les expériences avant de se poser.”

Comme en SSII… sans les inconvénients

C’est effectivement le parti pris de Charlotte Letamendia, 24 ans, diplômée de Télécom Paris. “Je n’ai pas encore cerné précisément mon projet professionnel. En attendant ?” sans attaches familiales ni point fixe ?”, j’ai envie de participer à des projets différents.” Cette démarche la conduit à établir un parallèle avec le travail en SSII, mais sans les inconvénients. “Un grand nombre de mes amis ont choisi d’intégrer une SSII, et ils se retrouvent actuellement ?” crise oblige ?” en intercontrat. C’est déstabilisant de débuter une carrière en étant payé à ne rien faire. Et quand une mission se présente, ils ne peuvent pas la refuser. Même si elle est éloignée de leurs souhaits initiaux.”Dans le contrat qui la lie à Expectra, Charlotte Letamendia a, quant à elle, toute latitude de refuser une mission. Contractuellement, elle peut aussi rompre son engagement entre deux propositions et intégrer l’une des entreprises clientes qui lui proposerait un CDI. Une souplesse qui lui convient bien. La jeune diplômée voit aussi dans le travail temporaire l’opportunité d’intégrer un domaine qui lui est cher : la télévision numérique et le multimédia. “En crise, ce secteur ne recrute plus de permanents. L’intérim permet de contourner le gel des embauches.”Expectra n’est évidemment pas la seule entreprise de travail temporaire à courtiser les jeunes cadres. Plus Nouvelles Technologies ou Adecco et ses vingt-quatre agences spécialisées informatique/télécoms cherchent aussi à s’attacher les services de ces intérimaires de luxe.Directeur du secteur chez Adecco, Olivier Couderc estime que les jeunes diplômés sont plus nombreux à se diriger spontanément vers l’intérim. “Le travail temporaire devient une carte à jouer parmi d’autres. Mais, pour les séduire, la seule liberté que procure l’intérim ne suffit pas. C’est avant tout l’intérêt des missions qui prime dans leurs critères de décision.” Souple, l’intérim permet d’ajouter une ligne supplémentaire à un CV sans orienter définitivement une carrière vers une voie de garage.

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Xavier Biseul