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L’INA surveille ses droits à la télévision

Afin de contrôler l’exploitation de son fond d’archives par les chaînes de télévision, l’Institut national de l’audiovisuel a développé un système de reconnaissance vidéo. Un premier pas vers un moteur de
recherche multimédia.

Aucun programme TV ne lui échappe. 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, le système informatique que vient de dévoiler l’Institut national de l’audiovisuel scrute une dizaine de chaînes de télévision (dont les chaînes
hertziennes). Objectif : traquer les diffusions sauvages dextraits vidéo dont l’exploitation est sous la responsabilité de l’INA.L’organisme gère en effet les archives de l’ORTF et des sociétés nationales de programmes et assure le reversement des droits de diffusion aux ayants-droit. Pour arriver à ses fins, l’institut a développé une
technologie de reconnaissance vidéo perfectionnée.

‘ Une espèce d’ADN de l’image ‘

En pratique, un logiciel analyse en temps réel les images diffusées par les chaînes de télévision. Pour chaque séquence, il calcule à partir de ces images un ensemble de signatures vidéo, ‘ une espèce d’ADN de
l’image ‘,
explique Frédéric Dumas, chef de projet à l’INA. Le système compare en continu ces signatures à celles figurant dans une base de données représentative du fonds de l’INA.Les émissions issues des archives de l’institut sont ainsi automatiquement détectées en quelques secondes. Ces informations permettent d’établir les déclarations de diffusion manquantes ou erronées.‘ Auparavant, la surveillance était effectuée par des personnes sous la forme de contrôles ponctuels. Il était alors impossible d’assurer une surveillance complète. D’autant plus qu’il aurait fallu
que ces personnes connaissent par c?”ur le fond de l’INA ‘,
souligne Frédéric Dumas. Le système repère les séquences même lorsque celles-ci ont subi des modifications, par exemple l’ajout d’un logo, un
recadrage ou un zoom.Pour l’instant, l’INA exploite sa technologie pour des besoins internes de protection des droits d’auteur. Mais ce dispositif de reconnaissance pourrait inspirer l’industrie du cinéma dans sa lutte contre le
piratage. Il pourrait également servir de base à un futur moteur de recherche vidéo. L’Institut participe en effet au
projet franco-allemand Quaero, dont l’un des objectifs est la mise au point d’un moteur de recherche multimédia (texte, image, son et vidéo).

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Stéphane Long