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L’hébergeur Amen s’enlise dans la grève

La crise perdure chez le prestataire de services Internet, en passe d’être revendu au britannique ClaraNet. Les grévistes déplorent l’absence de dialogue.

La fin de la grève ne pointe pas encore à l’horizon chez Amen, l’hébergeur et prestataire de services Internet français et européen. Depuis trois semaines, l’entreprise connaît un mouvement social. Celui-ci a démarré au moment de
l’annonce de l’acquisition de la maison mère, Via net.works, pour 26,4 millions d’euros, par le groupe britannique ClaraNet. La vente devrait être effective au début du mois de juin.Mi-avril, le personnel en grève réclamait, entre autres, des engagements pour le maintien des emplois et de la plate-forme technique d’Amen, et demandait la réintégration du directeur technique congédié. Le mouvement s’est étendu à des
salariés d’Amen en Angleterre et en Espagne (voir
ici les détails de l’affaire).Les grévistes, qui ont monté
leur propre site, se disent plus que jamais déterminés à continuer leur combat. ‘ Après vingt jours, il n’est pas concevable de revenir en arrière, même si la situation
devient délicate pour certains d’entre nous ‘,
déclare un salarié. Le personnel à l’arrêt veut négocier avec Charles Nasser, le patron de ClaraNet, mais aussi avec Ray Walsh, son homologue de Via Net.works.
‘ Nous demandons à les rencontrer tous les deux, car même si un accord de vente a été signé, la cession peut encore échouer. ‘ Les grévistes se disent prêts à faire des concessions sur deux de leurs
quatre revendications… à condition de pouvoir discuter, ce qui ne serait pas à l’ordre du jour.

Certains clients vont demander réparation

Le président d’Amen, Dick Theunissen, précise que ‘ le 18 avril 2005, la direction de Claranet a reçu une délégation de grévistes. Lors de l’entretien, Claranet a clairement précisé que ni licenciements chez
Amen, ni migration de plate-forme technique n’étaient envisagés et que, bien au contraire, la stratégie de Claranet est de poursuivre et de renforcer le développement d’Amen, en France comme à l’étranger ‘.
Il considère donc
que ‘ la demande des grévistes ne repose que sur des rumeurs sans fondements et paraît sans aucune mesure avec la pratique courante dans ce genre de situation ‘.Dans un communiqué, la direction d’Amen n’évoque pas de futures discussions et cherche surtout à rassurer ses clients. Elle souligne que ses services d’hébergement de noms de domaine, de mails, de sites mutualisés et de serveurs dédiés
‘ sont effectifs grâce aux plates-formes 100 % opérationnelles et automatisées ‘. La direction affirme que la moitié des équipes est active, renforcée par des salariés de Via net.works et que
‘ les garanties contractuelles sont pleinement assurées et les engagements commerciaux tenus ‘. En résumé : tout va bien. Mieux : ‘ L’activité est en
progression : le chiffre d’affaires d’avril 2005 a crû de manière significative par rapport au mois d’avril 2004. ‘
Les grévistes dénoncent ce qu’ils jugent être de la désinformation. ‘ Si les plates-formes sont 100 % automatisées, à quoi servaient donc les salariés ? Beaucoup d’opérations se font encore de manière
manuelle, tels les services optionnels. Quant au chiffre de 50 % de salariés opérationnels, il est tout simplement faux. ‘
Chez Amen France, il y a, selon eux, vingt-sept grévistes et douze non-grévistes. Le service
clients ne tournerait pour le moment qu’avec une seule personne sur vingt-trois. Et il y aurait 3 200 demandes des clients (appelées ‘ tickets ‘) en attente.Les clients ?” certains communiquent et s’entraident en ligne ?” se posent justement des questions sur l’évolution du conflit et sur l’impact sur leur
activité. Certains se préparent à demander des réparations pour les préjudices subis. ‘ Maintenant, c’est clair, il est l’heure de faire les comptes ‘, résume l’un d’entre eux. Les grévistes estiment
que 15 à 20 % des 100 000 clients actifs seraient touchés par le mouvement social et qu’Amen recruterait désormais 30 % de nouveaux utilisateurs en moins.

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Guillaume Deleurence