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Les usines high-tech fondent en quinze ans de 85 000 postes

Selon Bercy, 85 000 postes ont été perdus entre 1990 et 2004. Si l’industrie high-tech souffre, les services emploient, quant à eux, 150 000 personnes de plus.

L’emploi dans les services informatiques se porterait plutôt bien. Au moins, si l’on en croit une étude du ministère de l’Economie, en regard de ce que vit l’industrie. En 14 ans, cette dernière a perdu près d’un tiers de ses
effectifs. Le nombre de postes de l’industrie des technologies de l’information et de la communication est tombé de 291 000 en 1995 à 206 000 en 2004.A elle seule, l’industrie informatique a perdu plus de la moitié de ses troupes. De 51 000 emplois en 1990, ceux-ci sont tombés à 23 000 en 2004. Les grands constructeurs informatiques ont engagé depuis
plusieurs années des opérations de réorganisation avec à la clé sous-traitance, délocalisation de la fabrication, ou encore transfert des activités vers les services. La tendance ne devrait pas s’inverser à en juger les plans sociaux de 2005.
Sanmina a annoncé le désengagement de son site de l’Isle-d’Abeau en Isère, en début d’année dernière. Quant à Hewlett-Packard, il entame une restructuration à l’échelle mondiale qui
devrait se traduire par la suppression de
890 postes en France.Tous les sous-secteurs de l’industrie high-tech sont en repli. En particulier depuis le dégonflement de la bulle en avril 2001, dont l’impact a dépassé le petit monde de l’Internet. L’industrie des télécommunications est à la peine
en France. Son chiffre d’affaires est passé de 21,5 milliars d’euros en 2000 à 13,9 milliards d’euros aujourd’hui. Avec un impact direct sur l’emploi. De 82 000 salariés en 2000, les fabricants télécoms et réseaux
n’emploient plus que 45 000 personnes quatre ans plus tard.

L’externalisation a permis de maintenir l’emploi

Dans le même temps, la connectique a vu ses effectifs fondre de 21 000 postes en 2000 à 12 500 en 2004, après deux années particulièrement difficiles en 2002 et 2003. Les composants qui culminaient, eux, avec
75 000 emplois en 2000, n’embauchent plus que 57 000 salariés quatre ans après. ‘ La forte demande mondiale du secteur industriel des technologies de l’information et de la communication n’a cependant
pas profité pleinement aux fabricants français de composants électroniques. La concurrence des producteurs étrangers, notamment asiatiques, s’est en effet accrue, dopée par un marché intérieur en expansion et des coûts salariaux
inférieurs ‘,
rapporte l’étude.En comparaison, les services informatiques ont bien mieux vécu la période. Il y a 13 ans, le secteur employait 193 000 personnes. Au plus fort de la bulle 2000, ils étaient 318 000 salariés à travailler
dans une SSII (société de services informatiques). En 2003, les SSII employaient 343 000 personnes, et ce malgré un retournement de l’activité en 2002.Aux yeux du ministère, l’externalisation a permis de maintenir lemploi : ‘ Les entreprises recherchent avant tout l’optimisation des systèmes d’exploitation existants plutôt que leur
remplacement. Ce sont donc sans surprise les prestations de tierce maintenance applicative et d’infogérance qui sont devenues les plus dynamiques du secteur, limitant la chute de l’activité de l’ensemble des services
informatiques, notamment en 2002 et 2003 ‘.

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Hélène Puel