Passer au contenu

Les téléphones portables de moins en moins sensibles au vol

La police et l’Afom ont enregistré 500 vols de moins en un an, pour un parc plus important de 3,5 millions d’appareils. La campagne pour le blocage des numéros IMEI est relancée.

Le chiffre n’est pas très impressionnant. Entre 2004 et 2005, ce sont cinq cents téléphones mobiles de moins qui ont été volés, d’après les données révélées mercredi 14 juin par la police nationale et l’Association française des
opérateurs de mobiles (Afom). Sauf que, en un an, le parc français a nettement augmenté. Les 183 000 vols
recensés en 2004 portaient sur un parc de 44,6 millions. Les 182 500 vols de l’année passée sont à rapporter aux 48,1 millions de mobiles en circulation.
Bref, 3,5 millions d’appareils en plus et 500 larcins en moins. Depuis 2003, année où l’Afom s’est engagée dans un travail commun systématique avec les forces de l’ordre, ce sont 14 % de vols en moins qui ont été
enregistrés.Autre source de satisfaction, les agressions. ‘ Les vols de portables sont généralement assortis d’un acte de violence, note Michel Gaudin, directeur général de la police nationale. Il y avait
55 000 vols avec violence en 2003, il y en a eu 51 000 en 2005. ‘
A travers ces résultats, les uns et les autres se félicitent de la campagne menée depuis 2003, et qui va être reconduite ce mois
de juin, pour encourager les utilisateurs à bloquer leur téléphone en cas de vol. ‘ Le seul blocage de la ligne n’est pas suffisant, rappelle Jean-Marie Danjou, délégué général de l’Afom. Ce qui intéresse
le voleur, c’est le boîtier, car l’abonné bloque en général très vite sa ligne. ‘

260 000 numéros dans la base de données IMEI

La procédure pour bloquer le boîtier n’est pas nouvelle. Il faut avoir noté quelque part le numéro IMEI de son téléphone (succession de 15 à 18 chiffres formant une immatriculation unique du boîtier), visible sur le coffret du
mobile, la batterie ou en composant ‘ *#06# ‘. Le vol perpétré, il faut porter plainte à la gendarmerie ou au commissariat de police et donner ce numéro.Il faut ensuite envoyer le récipissé de dépôt de plainte à l’opérateur. ‘ Le numéro est rentré dans une base de données commune à tous les opérateurs, pour bloquer toutes les communications passant par ce
mobile,
explique Jean-Marie Danjou. Là, le portable devient inutilisable. ‘ Cela dit, la démarche n’affranchit pas l’abonné de bloquer aussi sa ligne.Actuellement, cette base compte plus de 260 000 numéros IMEI, dont 150 000 rentrés en 2005. ‘ Chaque mois, il y a plus de 40 000 tentatives d’appels sur des mobiles bloqués,
contre 12 000 en 2004 ‘,
mentionne encore Philippe Montagner, président de l’Afom.Il y a eu deux nouveautés en 2005. D’abord, la possibilité de bloquer son boîtier si l’on est abonné à un MVNO qui n’est pas membre de l’Afom. C’est l’opérateur hôte (par exemple SFR pour NRJ) qui prend en charge la procédure.
Ensuite, une base de numéros IMEI à l’échelle européenne est enfin disponible. Dix-neuf pays, dont la France, et quarante-deux opérateurs y participent. ‘ Il reste des progrès à faire, il y a des problèmes pour s’entendre
entre opérateurs,
reconnaît Michel Gaudin, mais cela avance. ‘L’Afom s’est récemment aperçu d’une autre lacune dans son dispositif. ‘ 40 % des utilisateurs fonctionnent avec des cartes prépayées. Tous ces gens n’ont pas de forfaits, ne sont pas liés à un opérateur,
n’ont pas de facture,
explique un porte-parole de l’Afom. Ils sont moins sensibilisés, ils nous échappent largement. ‘ Sur le sujet, les informations manquent donc, mais l’Afom soupçonne la plupart des
détenteurs de cartes de ne pas porter plainte en cas de vol. Les chiffres dévoilés ce mercredi seraient donc, pour refléter la réalité, à revoir à la hausse.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Arnaud Devillard