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Les sociétés internet rentrent dans le rang

Les acteurs du monde d’internet ont, depuis quelques mois, la douloureuse et commune habitude de scruter les évolutions du Nasdaq en se demandant quand finira la…

Les acteurs du monde d’internet ont, depuis quelques mois, la douloureuse et commune habitude de scruter les évolutions du Nasdaq en se demandant quand finira la chute. Malheureusement, ce n’est pas pour tout de suite, leur rétorque-t-on.L’examen des valeurs cotées, tant aux États-Unis qu’en Europe, montre qu’il subsiste encore une majorité de sociétés survalorisées, quels que soient les critères d’évaluation utilisés.Le déluge d’argent qui a plu sur les nouvelles technologies ces cinq dernières années doit encore être épongé : un même secteur ne peut concentrer, au niveau mondial, cent ou même cinquante acteurs de premier rang, alors même que le fondement d’internet est justement l’émergence de global players présents sur tous les continents qui se compteront sur les doigts des deux mains.Il ne peut résulter de ce constat que des parcours cruels pour beaucoup de sociétés cotées. En outre, le marché a très logiquement testé de nombreux concepts ces dernières années, dont certains se révèlent maintenant sans avenir (achat groupé, commerce de détail périssable sur le net, etc.)On devrait donc assister à la mort de lignes complètes de métiers internet. Les mois à venir seront terribles. Alors autant l’accepter pour mieux préparer l’après krach, qui aura nécessairement lieu. En effet, il ne faudrait pas déduire de cette crise annoncée qu’internet est mort et que le financement de ces tests était aberrant.Les marchés ont, à l’inverse, remarquablement fonctionné. Dans un premier temps, ils ont fort intelligemment suralloué des ressources dans tous les domaines, en l’absence de vision claire sur les modèles d’affaires et les équipes qui allaient s’avérer gagnantes. Cette allocation ” aveugle ” est tout à fait cohérente avec la culture même du capital-risque, dont on a simplement oublié par moments que son essence est justement le risque.À cette phase d’optimisme et de distribution échevelée des moyens succède une phase de resserrement : les fonds sont alloués, le marché doit maintenant trancher par une sélection impitoyable des meilleurs.Une conclusion peut être tirée de ce bouillonnement, en apparence désordonné : nous en revenons simplement, et de manière heurtée, aux fondamentaux de l’économie. Organiser un vrai service, bâtir des marques crédibles, dans lesquels les internautes se reconnaissent, assurer la promesse client et, conséquence de tout ce qui précède, faire des profits, ne devront plus être des credo mais des réalités.Par une curieuse ruse de l’histoire, il est certain que les sociétés internet sauront s’adapter à cette donne et prouver que les espoirs placés en elles étaient fondés, non en perpétuant l’effervescence des débuts, qui fait déjà partie de l’histoire, mais en devenant des sociétés sérieuses et fiables. Bref, en rentrant dans le rang. Et c’est tant mieux.* Président de Caradisiac, intermédiaire pour la vente de voitures sur le web

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Cédric Bannel*