Passer au contenu

Les smartphones

Comment gérer des applications bureautiques sur un terminal dont l’écran doit rester avant tout celui d’un téléphone ? Cela impose aux constructeurs le choix de formes adaptées pour privilégier la surface d’affichage et résoudre
élégamment le problème de l’interface d’écriture.

Alors que le marché de l’organiseur personnel stagne, celui des téléphones offrant des applications bureautiques (messagerie, traitement de texte, tableur, etc.) est en forte expansion. Le PDA dispose pourtant d’une taille d’écran
optimale, d’une large capacité à communiquer et d’une bonne aptitude aux applications mobiles, qui devraient logiquement le privilégier dans la fonction de bureau itinérant. Mais les chiffres parlent d’eux-mêmes : les
smartphones remportent les suffrages des usagers professionnels, et leurs ventes ont doublé en Europe sur les deux derniers trimestres 2004.Comment caractériser un smartphone ? Par son système d’exploitation embarqué, qui prend notamment en charge les applications bureautiques. Trois systèmes d’exploitation se partagent le marché : Windows
Mobile Smartphone 2003 Second Edition (une version proche de celle qui est utilisée dans les PC de poche, Windows Pocket) ; Palm OS 5.2, qui anime les célèbres PDA Palm et leurs déclinaisons communicantes, les Treo ; et Symbian 6 ou 7,
émanation de l’éditeur éponyme, filiale d’un consortium de fabricants mené par Nokia et Ericsson.

Des modules mémoire à la rescousse

Si l’intelligence est au rendez-vous, encore faut-il de la mémoire pour bien s’en servir. La capacité disponible en standard sur les terminaux est assez hétérogène, mais peut généralement s’enrichir par insertion d’un module de type
SD, Memory Stick ou autre. Importants, également : la capacité et, surtout, la promptitude du téléphone à se synchroniser avec l’ordinateur sédentaire du bureau ou de la maison. L’échange de données s’effectue soit par câble via une prise USB,
soit par un lien radio ou infrarouge. Le débit de cette transaction paraîtra peut-être un peu lent aux habitués de l’ADSL, mais l’IrDA et le Bluetooth font ce qu’ils peuvent, et l’échange d’information par module mémoire sera un excellent palliatif
à cette lenteur chronique. À condition que l’accessibilité de l’emplacement d’insertion ne soit pas problématique.Après la téléphonie, en général tribande, la fonction la plus intéressante du smartphone est l’accès au courrier électronique. De ce point de vue, le premier critère à prendre en considération est la performance
en transmission de données via les réseaux des opérateurs mobiles. Tous les terminaux gèrent le GPRS (General packet radio service) mais ce mode de transmission de données recouvre des performances diverses. Le débit moyen
tourne autour de 30 kbit/s en descente, mais dépend des paramètres d’exploitation arrêtés par les opérateurs et des caractéristiques techniques des terminaux.Sur ce dernier aspect, on notera qu’un terminal GPRS de classe B ?” ils le sont tous ?” fonctionne soit en GSM, soit en data, une communication suspendant momentanément le transfert de données qui reprend ensuite.
La différence entre terminaux se jouera en réalité sur le nombre de canaux mis en ?”uvre ?” jusqu’à douze ?” et supportés par chaque réseau, le chiffre le plus élevé correspondant a priori à la performance
optimale. L’Edge (150 kbit/s), l’UMTS (380 kbit/s) et demain le HSDPA (3 Mbit/s !) ouvrent bien entendu des perspectives plus intéressantes, mais ces technologies sont naissantes et les terminaux ad hoc
encore rares ou inexistants. Le GPRS, proposé par tous les opérateurs, est d’abord utilisé pour la messagerie d’entreprise, la navigation Internet restant problématique et peu confortable.Une fois le service souscrit, il suffit de configurer la connexion sur le portable avec les paramètres POP ou Imap de son compte, le serveur SMTP de l’entreprise se chargeant ensuite des envois. Cet enregistrement de paramètres peut
s’effectuer aussi par le biais de sites spécialisés proposés par les constructeurs (Nokia et Sony Ericsson, notamment), qui transmettent ensuite les données au terminal client.Autre procédure d’accès à la messagerie : les offres proposées par BlackBerry et son concurrent Visto. Le canadien Research In Motion (RIM) s’est forgé une réputation mondiale en lançant une passerelle qui, installée dans
l’entreprise ou chez les opérateurs (Orange et SFR), pousse les courriels vers les clients dûment enregistrés. Au départ, seuls les terminaux BlackBerry pouvaient recevoir ce service, maintenant étendu aux licenciés RIM (Sony Ericsson, Nokia,
Motorola, Siemens, Samsung et HTC). Plus discret, avec sa technologie en marque blanche, Visto devrait bientôt se lancer par le biais d’un premier opérateur tricolore et des accords avec Nokia, Qtek, Sony Ericsson et Treo.

Savoir lire et éditer les fichiers

Dernier point à surveiller pour affiner son choix : la capacité des smartphones à lire ou à éditer des fichiers (attachés ou transférés). Au-delà de la simple lecture de documents Word, Excel, PDF ou
PowerPoint, déjà assez problématique, il peut être nécessaire d’intervenir dans le fichier, l’ergonomie de l’interface d’écriture devenant alors décisive. La présence d’un miniclavier offre un double avantage : la saisie est facile, même si le
langage contextuel (T9) est plus adapté au courriel qu’à la rédaction de rapport. Mais l’espace occupé par les touches induit un téléphone plus large, et donc un écran plus grand.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Philippe Pélaprat