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Les serveurs dédiés: ces petites machines qui ont tout des grandes

Moins chers et plus faciles d’emploi que leurs grands frères, les serveurs dédiés sont un moyen économique pour mettre en place intranets et sites internet.

“Bonjour monsieur, un serveur de cache, s’il vous plaît. Inutile de l’emballer, c’est pour installer tout de suite.” Les serveurs ne s’achètent pas encore chez le boulanger, mais il n’est plus tout à fait impensable que le responsable d’un petit service informatique, par exemple, s’adresse ainsi (ou presque) à un revendeur informatique. Le marché propose de plus en plus, pour des tâches simples et répétitives, des serveurs à base de processeurs Intel spécialisés et quasiment prêts à l’emploi. Pourtant, quand, à la fin des années quatre-vingt, apparaissent les premiers serveurs à base de processeurs Intel 80486, ceux-ci peinent sous la charge de trois malheureux PC. En 1993, le Pentium conçu pour le multiprocessing ouvre la voie vers la performance. Il y a deux ou trois ans, enfin, les serveurs Intel sont devenus suffisamment simples à utiliser et à installer et fiables pour permettre la naissance des premiers modèles prêts à l’emploi. Une idée empruntée au monde du stockage et à ses serveurs de fichiers NAS. Dès 2000, les serveurs spécialisés deviennent la coqueluche du marché. Selon Gartner, les ventes mondiales ont plus que doublé par rapport à 1999 pour atteindre 368,5 millions de dollars.Les serveurs dédiés s’articulent donc autour d’une machine d’entrée de gamme à base de processeur Intel. Leur prix est plutôt bas, certains ne coûtant pas plus de 10 000 francs ?” plus de 88 % des machines vendues reviennent à moins de 3 000 dollars (*). La plupart du temps, ils mesurent 1U (44 mm) de hauteur ?” la taille minimale requise pour entrer dans un rack ?” et peuvent héberger un ou deux processeur(s).

Les grands des serveurs se ruent dans l’arène

Ceux qui ne sont pas “rackables” demeurent néanmoins de dimensions très faibles, comme le Qube de Sun Cobalt ou l’Eye-box Max de Right Vision. Ils fonctionnent souvent sous des versions légèrement bridées de Linux (64 % des machines vendues en 2000) ou utilisent les systèmes d’exploitation standards du marché. Enfin, ils hébergent le plus souvent une application unique : serveur web (41 % des ventes en dollars), de cache (50 % des unités vendues), ou encore de messagerie. Certains modèles hébergent plusieurs outils. Mais ils restent néanmoins peu complexes et prêts à l’emploi. Une simple pression sur le bouton de démarrage, un minimum de paramétrage, et le serveur et son réseau sont mis en place.Alors que les petits acteurs historiques de ce tout jeune marché équipaient leurs machines de systèmes propriétaires, des fournisseurs tels que Cobalt et Right Vision, préférant les standards, ont peu à peu popularisé le concept. Avant que, fin 2000, les grands habitués des serveurs se ruent dans l’arène ?” Sun en tête, en rachetant Cobalt. Adoptant une autre technique pour être présent le plus vite possible sur le marché, HP puis Compaq décident, début 2001, de vendre en OEM les machines construites par Intel, mais que ce dernier ne distribue plus lui-même. Les IBM, Bull, Dell et SGI, suivent rapidement. Et gageons que ce n’est qu’un début.(*) Tous les chiffres cités proviennent d’une étude de Gartner, publiée en juin 2001.

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Emmanuelle Delsol