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Les salariés de Noos manifestent leurs inquiétudes aux portes de Suez

Le plan de restructuration du câblo-opérateur et les incertitudes sur la pérennité de l’entreprise ont poussé les salariés à manifester devant le siège de l’actionnaire principal.

A midi et demi, mardi, les syndicats de Noos ont compté entre deux cent cinquante et trois cents salariés rassemblés devant le siège du groupe Suez, la maison mère (actionnaire à 50,1 %). Pendant ce temps, CFDT, CGT, FO-Com, CFTC
et CFE-CGC étaient reçus par la DRH du groupe. Une rencontre en forme de premier hic. Un plan social est certes enclenché pour 35 % des 1 100 salariés du câblo-opérateur, mais les syndicats voulaient surtout en savoir plus sur
l’avenir même de leur entreprise, et s’entretenir avec les financiers et stratèges du groupe. Peine perdue.Les organisations syndicales n’ont obtenu que l’engagement de la DRH de respecter les conditions du plan social et du plan de départs volontaires qui restent encore à définir, mais n’ont toujours pas la visibilité réclamée.
“L’ART a qualifié la situation des câblo-opérateurs de zone sinistrée, explique Henriette Leguyon, à la CFDT. Notre avenir est alors soit dans un rapprochement, soit dans un rachat, soit dans le
dépôt de bilan. Noos fera partie du groupe Suez encore en 2003, mais après?”
Les syndicats dénoncent au passage la politique de Suez, qui “exige le remboursement à très brève échéance de la dette.” Or, “le câble n’est pas une activité qui
peut être amortie en peu de temps”
, insiste Charly Kmiotek, à la CGT.Le plan social lui-même, ouvert fin 2002, pose plusieurs problèmes. Si l’intersyndicale, dans son communiqué de mardi matin, demande à la direction de “favoriser le reclassement des 35 % de la masse
salariale à réduire”
, les activités de Suez (eau, énergie) donnent par nature peu de possibilités aux salariés du câblo-opérateur.Quant aux conditions des départs volontaires, “tout reste encore à négocier, précise Henriette Leguyon. Aujourd’hui, les conditions financières sont trop
basses.”
En s’adressant indistinctement à tous les salariés de Noos, quel que soit les services, les départs volontaires risquent même d’ébranler l’organisation de l’entreprise, et la fragiliser encore plus. “Prenez six
personnes dans une agence. Si les six s’en vont, qu’est-ce qu’on fait ? C’est tout le suivi du client, le rapport de proximité, qui en souffre.”
Sur ces points, la direction de Noos n’a, pour lheure, pas répondu à nos questions.

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Arnaud Devillard