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Les processeurs programmables font leur entrée dans les réseaux

Les Asic sont rapides, mais leurs instructions ne peuvent être modifiées. Nombre de constructeurs réseaux et télécoms préfèrent désormais les processeurs programmables.

Même les plus grands – Cisco (*), Nortel, Lucent ou Alcatel – y viennent. L’époque où un constructeur concevait tous ses Asic (Application Specific Integrated Circuit) semble révolue. Les contraintes d’optimisation des coûts, couplées à celle d’adapter très vite les produits aux besoins du marché, sont passées par là. Et le processeur réseaux programmable a fait son apparition. MMC Networks, société californienne fondée en 1992 (et rachetée en 2000 par AMMC), a lancé le concept en 1997. Son but : proposer des composants – processeurs de routage, de matrice de commutation, etc. -, dont le microcode (firmware) sera développé par l’équipementier réseaux ou télécoms, puis chargé ou modifié par commande logicielle. Plus besoin de créer un nouvel Asic lorsqu’il faut prendre en compte un nouveau protocole, ou bien modifier les mécanismes de qualité de service ou la manière d’établir des réseaux privés virtuels. D’où un gain de temps et des économies.

Une adaptation permanente aux services réseaux

Le processeur programmable constitue un compromis entre rapidité de mise sur le marché des produits et performances. Ainsi, les commutateurs-routeurs de c?”ur de réseau – qui flirtent avec les centaines de gigabits par seconde, voire bientôt les térabits – restent encore l’apanage des Asic ultra-spécialisés. En revanche, le réseau local et l’accès au c?”ur de réseau des opérateurs devient le terrain de prédilection des processeurs programmables. Moins de performances, mais des fonctions plus riches et, surtout, une facile adaptation permanente aux services réseaux.MMC va même plus loin en intégrant dans ses processeurs des instructions de base pour des opérations classiques – traitements de paquets, par exemple. Le constructeur n’a plus qu’à ajouter ses algorithmes spécifiques, qui donnent la valeur ajoutée à son produit. MMC n’est pas seul sur ce marché estimé à plus de 2,2 milliards de dollars en 2003 par Cahners In-Stat. Les grands fabricants de processeurs lui ont emboîté le pas à coups de rachats : Motorola a acquis C-Port (mai 2000), et Intel a absorbé Level One (mars 1999).(*) Cela expliquerait en partie pourquoi Cisco a racheté Arrowpoint plutôt qu’Alteon sur le marché des équilibreurs de charge. Le premier a développé ses produits sur base MMC, et Cisco a introduit des processeurs MMC dans certains de ses Catalyst. D’où une intégration plus facile.

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Jean-Pierre Soulès