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Les petits standards IP tardent à s’imposer

Appelés plus communément ” standards “, les autocommutateurs évoluent. Certains ont été testés par notre laboratoire. Ils permettent aujourd’hui une intégration de la voix et des données réunissant les applications téléphoniques et informatiques.

L’association des technologies téléphoniques et informatiques permet aux entreprises de disposer d’un éventail d’applications très étendu tout en limitant les coûts de déploiement.En effet, désormais, un câblage unique peut servir au transport des données téléphoniques et informatiques associant toutes les fonctions bureautiques de l’entreprise. L’ordinateur gère l’arrivée des télécopies, des messages vocaux, le traitement de la voix, les e-mails, les appels entrants, et peut être mis en relation avec une base de données. Le protocole IP a la possibilité de distribuer à l’intérieur de l’entreprise des services numériques vers des postes téléphoniques ou vers des matériels informatiques équipés d’interfaces normalisées (V 24 ou V 35). Un autocommutateur IP sait concentrer des lignes, il peut donc jouer le rôle de serveur de modems ou de tout autre terminal asynchrone.

Compatibilité assurée avec Windows NT ou Unix

L’ordinateur peut servir à téléphoner, mais les constructeurs continuent à offrir des terminaux différenciés. Malheureusement, le débit des autocommutateurs est resté faible face à la progression des flux de données dans les réseaux locaux informatiques. Le déploiement de Numéris n’a rien changé car il plafonne à deux fois 64 kbit/s. Nombre de fabricants s’acharnent encore à développer des systèmes de transmission numériques propriétaires et des systèmes de signalisation non compatibles avec ceux du RNIS. Ce qui constitue un frein à l’essor des autocommutateurs IP qui présentent néanmoins de nombreux avantages.Un seul système d’exploitation supporte des applications variées parmi lesquelles on trouve la gestion des communications vocales. Avec un système d’exploitation du type Windows NT ou Unix, l’entreprise est sûre de disposer d’une solution compatible avec de nombreux logiciels bureautiques du marché, ce qui était exclu avec les systèmes d’exploitation des autocommutateurs classiques.Côté administrateur, un seul système d’administration de réseaux autorise la gestion de toutes les applications. Côté utilisateur, on peut abandonner le téléphone pour un ordinateur multimédia équipé d’un logiciel de téléphonie, et accéder facilement à la messagerie unifiée ou aux fonctions de centre d’appels.Le principe de fonctionnement d’un équipement voix sur IP s’appuie sur des codecs (codeurs-décodeurs). Leur travail est de convertir une communication vocale en données adaptées au réseau informatique de l’entreprise, pour les reconvertir ensuite en communication vocale adaptée au réseau téléphonique public (RTC). Les équipements de voix sur IP permettent donc de distribuer les appels externes, via le réseau informatique, vers un poste téléphonique. Chaque terminal téléphonique ou informatique est doté de sa propre adresse IP. La voix sur IP transite par des routeurs, des serveurs d’accès distant et des passerelles voix sur IP. Certains routeurs possèdent la fonction voix sur IP, comme les Cisco 3640 et 2600. Ils se démarquent des autres appareils de routage par des connecteurs dédiés au passage de la voix. Le serveur d’accès distant (Max 6000, d’Avaya) assure la fonction de passerelle voix sur IP grâce à des composants spécialisés dans la conversion voix-données-voix. Enfin, les passerelles voix sur IP peuvent revêtir l’aspect de cartes électroniques classiques (PCI) qui s’insèrent dans les slots d’un PC et dans des autocommutateurs.Une entreprise monosite équipée d’un réseau informatique s’appuiera sur une technologie IP, qui lui permettra d’étendre son réseau de télécommunications en empruntant, pour la voix, le réseau local informatique. Pour faciliter cette extension, les fabricants proposent aux utilisateurs des passerelles sous la forme de carte électronique ou de boîtier extérieur qui autorise l’autocommutateur à se raccorder au réseau de données.

À chaque configuration sa solution

Dans le cas de nombreux bâtiments ou d’agences reliés par des lignes spécialisées fonctionnant sous IP, chaque site distant peut être équipé de téléphones IP raccordés directement au réseau informatique local (sans autocommutateur). Cette solution, qui intègre les sites distants au système de communication du site principal, a l’inconvénient de faire transiter les appels locaux des sites distants par le site principal et de les transformer en appels nationaux plus chers.La solution consiste à installer un standard IP de petite capacité sur chacun des sites distants : cela évite la surfacturation des appels locaux de la configuration précédente. Lorsque l’entreprise se compose d’un siège et de plusieurs bâtiments reliés par un réseau informatique, l’autocommutateur IP du bâtiment principal dessert l’ensemble du site. Sur les autres bâtiments, on installera un module d’extension. Ce module reçoit des téléphones standards (analogiques ou numériques) et se connecte au routeur IP du réseau informatique du bâtiment.

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Henri Gillarès-Calliat