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Les performances de la téléphonie de troisième génération en question

Deux SSII veulent éviter que les trente-deux millions d’usagers attendus soient déçus par la qualité technique des services UMTS.

A peine en gestation, les services UMTS auront-ils la qualité technique qu’ils promettent ? C’est – tout au moins – le problème que les opérateurs télécoms et autres ISP ou ASP vont – à coup sûr – rencontrer. Sous peine de décevoir les trente-deux millions d’usagers prévus en Europe en 2005 pour leurs services de télévision et de commerce électronique sur téléphone mobile.
Pour y remédier, le tandem Alca- tel Espagne-CS (Communication et systèmes, ex-Compagnie des signaux) vient de lancer le programme de recherche européen Eurêka-Diwi (Dimensionning Tool for Wireless Internet). “Il s’agira d’un logiciel d’évaluation des performances et de dimensionnement pour les futures architectures terminaux-infrastructures des servi- ces UMTS”, explique Raymond Gutierrez, architecte des systèmes chez CS.
Doté d’un budget global de 16 millions de francs, Diwi réunit au total une dizaine de chercheurs sur deux ans (2000-2002). Ceux d’Alcatel conçoivent les futurs terminaux portables ainsi que les modems radio-numériques pour les ordinateurs
portables. Chez CS, les ingénieurs phosphorent sur l’architecture dans sa globalité et sur les performances vues du côté de l’utilisateur. De quoi prévoir, avec des outils scientifiques, les temps de réponse vis-à-vis, par exemple, de commandes et de transactions de paiement électroniques sur Internet. “Avant de lancer un service, nous le modéliserons et le ferons fonctionner virtuellement”, reprend Raymond Gutierrez. ISP, ASP et autres opérateurs télécoms devraient prêter l’oreille.
Parmi les difficultés à surpasser, “il faut modéliser le protocole UMTS dont les normes sont denses… et floues ! Ensuite, il faut aussi modéliser le trafic Internet…, explique Raymond Gutierrez. Les téléphonistes utilisent, à cet égard, la théorie de Poisson qui date d’une trentaine d’années. Du coup, les résultats actuels sont biaisés.”

Sur ce terrain miné, CS s’aventure en compagnie de l’Inria (Institut national de recherche en informatique et automatique). Joli marché de prestations d’ingénierie en perspective pour CS : “Les opérateurs ne pourront plus faire les choses à la bonne franquette. Il leur faudra argumenter leur projet avec des outils fiables.” Notamment pour lever des fonds en capital-risque.

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Erick Haehnsen