Passer au contenu

Les opérateurs américains et italiens se mettent au GPRS

Le ralliement au GSM et au GPRS de Cingular et d’AT&T Wireless, deux grands opérateurs cellulaires américains, a marqué, début novembre, le monde des opérateurs. En Italie, ce sont les concurrents d’opérateurs plus installés qui se mettent au GPRS pour répondre à la demande de l’Internet mobile.

Jusque-là, l’essentiel des réseaux cellulaires américains fonctionnait selon le mode CDMA136, une variante déjà ancienne du GSM. L’intérêt était, il y a déjà huit ans, de demeurer compatibles avec les tout premiers réseaux cellulaires… Au moment de remplacer les équipements actuels, tout le monde pensait que le futur CDMA 2000 ?” le 3G à l’américaine, qui doit afficher un débit de plus de 300 kbit/s ?” aurait fait sa loi. D’autant que deux gros opérateurs du secteur, Verizon et Sprint, se sont engagés pour ce standard. Mais ceux-ci, en confirmant leur intérêt pour cette version du 3G, ont aussi repoussé les premiers services Internet mobile.Les concurrents, pour se différencier, se devaient donc de proposer autre chose et d’obtenir rapidement un mobile GPRS peu coûteux pour accéder à Internet. Et cela, même si dans le cas du GPRS, le débit permet à peine 35 kbit/s utiles pour 144 kbit/s annoncés.Le retard prévu du 3G favorise le choix d’équipements intermédiaires, disponibles, à base de GPRS mais aussi d’Edge, dont le débit est espéré à 115 kbit/s pour 384 kbit/s en théorie.

Edge et GPRS, les solutions de remplacement

Edge, la version déjà disponible du 3G, qui utilise des fréquences basses, devrait enfin s’imposer, grâce à son faible coût face à l’UMTS, le vrai 3G. Cingular Wireless a, par exemple, acheté des passerelles Edge chez Siemens, tout comme VoiceStream, qui a investi 300 millions de dollars chez Nortel, pour ce type de matériel. Ce nouvel engouement pour Edge, qui était il n’y a pas si longtemps une solution bas de gamme, marque aussi la défiance des opérateurs face à l’UMTS et à ses retards successifs.Pour atteindre les principales fonctions proposées par l’UMTS, Edge ne nécessite que le remplacement d’une carte sur les stations de base. Une évolution qui ne coûte pas plus cher que la mise à jour du GSM au GPRS. Les perspectives des frais de licence sont donc modifiées, et l’on peut déjà se demander si elles ne vont pas repousser l’UMTS aux calendes grecques. En France, seul Bouygues envisageait l’Edge. L’année passée, lors de Telecom Asia, Ericsson faisait cavalier seul en montrant une ébauche de réseau Edge. Aujourd’hui, une demi-douzaine de fabricants affichent une offre.Aux côtés d’Edge, la première offre matérielle GPRS a de quoi séduire. Poussée par Motorola et ses terminaux T193 à moins de 50 $, et P280 à 170 $, elle est déjà proposée, à New York, par l’opérateur VoiceStream (Deutsche Telekom). Son service GPRS, iStream, est proposé respectivement à 20 et 40 $ par mois pour des accès aux services Internet et des applications bureautiques sous Windows.

Du GSM au GPRS, une évolution naturelle

Ce lancement a coupé l’herbe sous le pied aux monstres du sans-fil que sont AT&T Wireless et Cingular, qui viennent de se convertir au GSM-GPRS. Avec 21,3 millions d’abonnés, Cingular est le deuxième opérateur américain, derrière Verizon. Au début de novembre, il a donc annoncé qu’il convertirait la totalité de son réseau TDMA au GSM et à son évolution naturelle, le GPRS, dans cinq régions. Cette annonce a précédé de quelques jours celle d’AT&T Wireless (20 millions d’abonnés) et de son projet de déploiement dans trente-cinq villes et cinq États.

Un bon moyen de se différencier

L’infrastructure GSM-GPRS, d’inspiration européenne, a donc convaincu deux poids lourds américains.Une décision à rapprocher des quatre-vingt-dix Airbus utilisés par les compagnies aériennes d’outre-Atlantique au détriment de Boeing. Mais, pour tirer le marché des mobiles, les opérateurs américains ont besoin de nouveaux paris : sur les terminaux, Motorola est déjà prêt, tout comme Nortel sur les infrastructures. “Depuis que le problème afghan est en passe d’être résolu, les Américains ont besoin de changer d’air, de se passionner pour de nouveaux gadgets”, précise Jean-Baptiste Su, un observateur du marché californien. Il ne fait aucun doute que l’Internet mobile sur le GPRS est une réalité. Il faut simplement que l’offre des opérateurs arrive sur le marché.De l’autre côté de l’Atlantique, l’Italie, avec plus de 44,5 millions d’utilisateurs de mobiles (contre 34,6 millions en France pour une population équivalente, mais avec une forte utilisation de cartes prépayées), voit le GPRS comme un bon moyen de se différencier.

Le hall télécoms converti en discothèque

Fin octobre à Milan, à l’occasion du Smau ?” le deuxième salon mondial informatique en termes de visiteurs derrière le Cebit ?”, les opérateurs cellulaires GSM Wind (France Télécom en est le principal actionnaire) et Blu ont redoublé d’efforts pour rattraper Telecom Italia et Omnitel dans l’accès mobile à Internet.Blu a transformé le hall télécoms en une immense discothèque où se pressaient des milliers d’adolescents, soucieux de connaître les dernières performances des nouveaux téléphones dotés de modules audio MP3.Pour tous ces jeunes, le quatuor de rêve était représenté par les PDA GPRS Trium Mondo, Motorola Accompli, Siemens SX45 et Sagem WA3050. Ericsson, Motorola, Nec, Nokia, Samsung, Siemens et Trium en ont profité pour vanter leurs nouveaux téléphones bimodes GSM-GPRS, dont les prix varient de 250 à 500 ?. Une manière de rappeler que les communications cellulaires coûtent toujours plus cher que les communications fixes.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Thierry Outrebon