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Les mobiles 3G n’ont pas encore décroché le succès

En cinq mois, la troisième génération de téléphonie mobile n’a convaincu que 200 000 abonnés d’Orange et SFR.

En décembre dernier,
SFR puis
Orange donnaient le coup d’envoi commercial de la nouvelle génération de téléphonie mobile, la 3G. A l’époque, SFR disait tabler sur 500 000 abonnés d’ici à la fin 2005,
tandis qu’Orange préférait parler plus vaguement de ‘ centaines de milliers de clients (…) pour le haut-débit mobile ‘, en faisant un pot commun de la 3G, du Wi-Fi, de l’Edge, etc.Cinq mois plus tard, les chiffres indiquent que la 3G n’a pas encore décroché dans l’Hexagone le succès escompté. Orange et SFR revendiquent le même nombre de clients 3G, soit 100 000 chacun, sur un marché français des mobiles qui
compte près de 45 millions d’utilisateurs. Orange et SFR y intègrent respectivement 30 000 et 10 000 clients professionnels, dont une grande partie d’utilisateurs de cartes data 3G pour PC portables. En résumé, seuls
160 000 clients grand public ont pour le moment succombé aux sirènes de la nouveauté.‘ En France, nous avons lancé la 3G plus modestement que dans d’autres pays, car nous voulions être sûrs de maîtriser la qualité. De plus, le marché hexagonal est plus lent qu’ailleurs, on constate en permanence
un décalage de six mois environ ‘,
justifie Pierre Bardon, directeur général de SFR. Mais l’opérateur se dit sûr de pouvoir atteindre son objectif d’ici à la fin de cette année et se décerne lui-même d’ores et déjà les
lauriers de leader pour 2005.Le prix des terminaux, la cherté des forfaits et des services, la faible couverture et les problèmes techniques semblent avoir handicapé les débuts de la 3G. SFR reconnaît, par exemple, avoir dû retirer un téléphone de la gamme, le
Motorola V980, coupable de se décharger à vue d’?”il à cause du hand over (passage d’une cellule 2G à une cellule 3G). Côté réseaux, assure SFR, ‘ les problèmes de qualité sont derrière nous.
Aujourd’hui, nous maîtrisons ‘.

‘ La couverture n’est pas le plus important ‘

Pour multiplier par cinq son parc d’utilisateurs 3G en sept mois, SFR va jouer sur les prix, en proposant le Samsung Z107 à 69 euros. L’opérateur va également ouvrir la 3G à ses clients prépayés à partir du 2 juin. Ceux-ci
utiliseront les recharges habituelles et se verront proposer un terminal compatible à partir de 169 euros. SFR vise expressément les moins de 25 ans, qui ne sont que 15 % de sa clientèle 3G actuelle. De fait, tous les clients pourront
alors accéder à des services 3G, dès lors qu’ils seront en possession d’un téléphone compatible. Il n’existe plus, en effet, chez SFR, de forfaits 3G particuliers.Pour le numéro deux français des mobiles, le but est de faire migrer au plus vite les clients vers la 3G, pour rentabiliser les coûteux investissements. SFR confirme à cet effet son choix de ne pas déployer l’Edge, une technologie moins
performante que l’UMTS, mais qui, parce qu’elle s’appuie sur le réseau GSM existant, permet un déploiement plus rapide et moins onéreux (Bouygues Telecom (*)
vient de la lancer pour les entreprises et Orange dévoile sa stratégie jeudi 2 juin).‘ Proposer l’Edge aux clients, c’est les maintenir pendant au moins deux ans sur le réseau 2G, qui sature déjà. C’est une prise de risque pour un opérateur. Le but est de transférer les clients sur le réseau 3G,
car il possède plus de capacités pour la voix et il permet d’augmenter le revenu moyen par abonné ‘,
argumente Pierre Bardon.Alors qu’Orange a opté pour l’Edge, afin de compléter sa couverture en haut-débit mobile, SFR, lui, veut rester focalisé sur la 3G, en assumant d’ailleurs de laisser de vastes zones blanches. ‘ Nous couvrons
45 % de la population avec un objectif de 60 % d’ici à la fin de l’année. Mais la couverture n’est pas ce qu’il y a de plus important. Il s’agit de couvrir là où c’est nécessaire. ‘
Soit, pour le moment, les grandes
villes. ‘ Et donc il est vrai qu’aujourd’hui, vous ne pouvez pas avoir la télévision sur votre mobile en Corrèze. ‘ Ces problèmes de couverture n’empêchent pas SFR de se projeter déjà dans l’après 3G.
Des tests concernant le
HSDPA
(High Speed Downlink Packet Access), la suite logique de l’UMTS, ont commencé en début d’année, pour une commercialisation attendue pour le
2e semestre 2006.(*) Bouygues Telecom a été autorisé par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ex-ART) à reporter l’ouverture de son réseau 3G jusquen avril 2007.

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Guillaume Deleurence