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Les logisticiens boudent encore le net

Seules 14 % des sociétés françaises estiment qu’internet peut jouer un rôle majeur dans la gestion et le suivi de leurs commandes. Une réticence pénalisante à terme.

La société a changé, le consommateur est plus capricieux, plus imprévisible, plus puissant. La composante temporelle est toujours plus oppressante. Bref, les entreprises doivent optimiser leurs performances. Autant d’évidences qui se traduisent par un cahier des charges très exigeant pour les services logistiques. L’e-fulfilment (gestion et suivi des commandes via internet) s’affirme comme la pierre angulaire de l’entreprise du troisième millénaire. Mais le retard accusé par la plupart des sociétés européennes est encore loin d’être comblé.Premiers visés, les prestataires de services logistiques. Selon une récente étude d’Accenture, 60 % des entreprises européennes du secteur adopteraient ” une attitude attentiste “, pendant que les leaders investissent dans des technologies internet et offrent des compétences en gestion et suivi des commandes. L’e-fulfilment reste donc le maillon faible de la chaîne logistique. “ On distingue deux catégories d’acteurs, explique Olivier Vidal, responsable en France et au Benelux de l’activité supply chain management chez Accenture. Ceux, peu nombreux mais majeurs, qui ont bougé très vite (DHL, UPS, Fedex), et ceux qui stationnent…” Au risque d’être incapables, à terme, de satisfaire le besoin d’information et de services spécifiques de leurs clients.

Un problème de coût

Parmi la centaine d’entreprises étudiées par Accenture, toutes n’ont pas la même vision du rôle d’internet dans leurs services logistiques. Ainsi, en Espagne, 63 % des personnes interrogées estiment que les nouvelles technologies joueront un rôle capital pour leur développement et leur croissance, contre 46 % dans les pays nordiques, 38 % en Grande-Bretagne et en Italie. Les Français (14 %) se montrent beaucoup plus sceptiques.Un scepticisme lié surtout à des obstacles comme le manque de produits adaptés, le ticket d’entrée trop élevé, l’incertitude quant à l’importance du retour sur investissement, l’absence de systèmes compatibles pour supporter les solutions proposées… Autant de freins qui empêchent de combler le fossé grandissant entre leaders et retardataires.Ce retard français se fait même sentir dans des secteurs que l’on pourrait croire pionniers, comme l’industrie automobile. Selon une étude publiée par PA Consulting, les constructeurs hexagonaux seraient “très en retard” dans l’utilisation et le développement des achats (e-procurement), places de marchés et chaîne logistique. En Europe, ce sont plus de 65 % des fournisseurs et constructeurs automobiles qui n’ont pas de stratégie e-business unifiée. En France, cette part s’élève à 73,3 %.

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Célia Pénavaire