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Les gestionnaires de noms de domaine européens refusent leur hausse de loyer

Les gestionnaires de noms de domaine européens estiment ‘ irréalistes et inappropriées ‘, les contributions financières réclamées par l’Icann. En un an, elle veut faire passer son budget de 2,8 à
5 millions de dollars.

Querelles de clocher au pays des noms de domaine ! CENTr, l’association qui regroupe les ccTLD européens (gestionnaires de noms de code pays, comme le ‘ .fr ‘), n’est pas contente. Le motif de sa
colère : l’augmentation spectaculaire du budget prévisionnel de l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) sur la période 2004/2005. L’organisme international censé
les chapeauter veut faire passer son enveloppe de 2,8 à 5 millions de dollars. Un montant que les gestionnaires des extensions de noms de domaine nationaux (comme
l’Afnic pour la France), jugent ‘ irréaliste et inapproprié ‘.Dans un courrier adressé à l’Icann, Paul M. Kane, porte-parole du CENTr, va même jusqu’à parler de ‘ manque de prudence financière ‘. Au c?”ur du débat, on retrouve les attributions de
l’Icann. Cette organisation d’origine américaine soutenue de longue date par Washington, doit-elle prendre en charge la gouvernance d’Internet (c’est-à-dire rechercher une certaine maîtrise des contenus diffusés sur le réseau), ou bien doit-elle se
cantonner à la gestion technique des noms de domaines (DNS) ?Le CENTr privilégie la deuxième solution et aimerait voir l’Icann se contenter d’un rôle de secrétariat technique. L’organisme, assure en effet par l’intermédiaire de l’une de ses branches (IANA), la gestion technique des DNS de code
pays.‘ On peut représenter la gestion de noms de domaine comme un arbre, explique Olivier Guillard, chargé de mission Relations internationales à l’Afnic, dont les branches seraient les différents
ccTLD et la racine l’IANA. ‘
Or, les ccTLD rappellent à l’Icann quelques chiffres à première vue édifiants. Ainsi, en 1996, l’IANA n’employait que deux personnes à temps partiel pour un budget de 250 000 dollars,
quand aujourd’hui 2,5 (sic) collaborateurs y travaillent à temps plein et que l’Icann réclame 5 millions de dollars.

L’Afnic d’accord sur le principe

Cependant, le rapprochement opéré par les ccTLD, entre l’activité de l’IANA et le budget de l’Icann, est très approximatif. Car l’Icann ne se réduit pas à la gestion technique des noms de domaine de code pays.
‘ On a longtemps reproché à l’Icann d’être trop américain et pas assez international, souligne Olivier Guillard. Eh bien aujourd’hui cette ouverture à l’international est en cours. Mais quand l’Icann
décide d’implanter des bureaux à Bruxelles ou de traduire ses sites Internet, tout cela a un coût qu’il ne faut pas négliger. De même, beaucoup réclament aujourd’hui la création par l’Icann de nouveaux gTLD (extensions de noms de domaine génériques
comme le ‘ .com ‘), mais là encore cela entraine des frais ‘
. Le responsable de l’Afnic se dit d’accord avec le CENTr sur le principe, mais se positionne en retrait par rapport à sa
déclaration.Au final, l’Icann ne peut pas contraindre les ccTLD de participer à son financement. La seule voie possible pour les obliger à payer serait de stopper soudainement l’exploitation de telle ou telle extension de noms de domaine, la
faisant disparaître d’Internet. Ce qui serait très mal perçu. L’an dernier, par exemple l’Afnic, en mauvais élève, mais en bon ccTLD n’a versé aucune contribution, à ce qui fut un temps considéré comme le gouvernement de l’Internet. Sans
conséquence.

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Philippe Crouzillacq