Passer au contenu

Les forces de l’ordre démantèlent une division cyber de la mafia italienne

Phishing, vishing, fraude au président, arnaque aux faux virements bancaires… Un groupe lié à la camorra napolitaine réalisait plus de 10 millions d’euros par an grâce à des fraudes informatiques.

C’est un joli coup de filet qu’ont réussi les polices espagnole et italienne, avec le soutien d’Europol et d’Eurojust. Les forces de l’ordre ont démantelé une association de cybercriminels liés à différents groupes mafieux italiens et qui opéraient depuis les îles Canaries. Les leaders du groupe faisaient notamment partie de la camorra napolitaine. Au total 106 personnes ont été arrêtées, dont 18 en Italie et le reste en Espagne. Par ailleurs, 16 maisons ont été perquisitionnées, 118 comptes bancaires ont été gelés et 224 cartes de crédit ont été saisies.

Ce groupe de malfaiteurs était très bien organisé. Il était de structure pyramidale et avait des spécialistes pour un grand nombre de fraudes : phishing, vishing, SIM swapping, fraude au président, fraude au faux virement bancaire, etc. Évidemment, il disposait aussi d’un réseau de mules pour récupérer l’argent et d’experts en blanchiment d’argent et en cryptomonnaies. Les victimes étaient principalement des citoyens italiens. Mais des délits ont également été commis en Espagne, en Allemagne, en Irlande, au Royaume-Uni et en Lithuanie. En l’espace d’un an, ces activités ont généré plus de 10 millions d’euros de profit.

A découvrir aussi en vidéo :

 

Toutefois, le cybercrime n’était pas l’unique corde à leur arc. Ces mafieux réalisaient également des coups plus classiques, comme la prostitution, l’extorsion, le braquage à main armée, la fraude documentaire, fraude à la sécurité sociale ou le meurtre. Et comme ils étaient sans cesse à la recherche de relais financiers pour blanchir l’argent sale, ils n’ont pas hésité à kidnapper une femme pour l’obliger, sous la menace d’une arme, à ouvrir une cinquantaine de comptes bancaires. Le groupe disposait par ailleurs d’une ferme de 400 plants de cannabis et d’un centre de traitement pour augmenter le taux de THC.

Ce coup de filet montre très clairement que les groupes mafieux classiques ont désormais intégré le cybercrime dans leur palette d’activités. C’est devenu un champ d’activité comme un autre.

Sources : Europol, Polizia di Stato, Policia Nacional

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Gilbert KALLENBORN