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Les experts-comptables veulent sécuriser le Web

Le Web permet aujourd’hui aux experts-comptables de dématérialiser les circuits d’information. Sa commission informatique planche actuellement sur les téléprocédures et l’authentification des sites.

La Toile promet de faire évoluer le métier d’expert-comptable, mais elle ne règle pas tout. Le Conseil de l’ordre des experts-comptables se trouve aujourd’hui dans une période charnière, comme l’explique Michel Lesourd, chargé des questions informatiques : “Internet a permis de démocratiser la dématérialisation complète des circuits d’information qui vont des entreprises vers les administrations. Nous sommes toutefois confrontés à des problèmes d’horodatage des fichiers, de confidentialité des données et de secret professionnel.”

Ainsi, les solutions de cryptage sur le réseau sont jugées insuffisantes. “En tant que mandataires des entreprises clientes, nous ne pouvons pas faire transiter les données nominatives en clair sur Internet “, estime- t-il. En attendant, les experts-comptables continuent d’utiliser le protocole Tedeco et le cryptage associé pour l’envoi des déclarations fiscales et sociales. Dans le même temps, la Commission informatique de l’ordre étudie la solution intermédiaire d’un portail intranet pour la profession, dédié à la collecte des informations. Avec cette solution, l’ordre se chargerait de rerouter ces informations vers les administrations concernées, comme la Direction générale des impôts. Cela en s’assurant des impératifs d’horodatage et de sécurité.
Sur ce dernier aspect, le choix d’un modèle de certificat unique servant de signature électronique à l’expert-comptable est une préoccupation majeure. Il permettra d’authentifier les documents transmis via Internet au Mefi (1), à l’Inpi (2), ou encore, aux greffes des tribunaux. D’un autre côté, la mission d’audit des comptables devrait s’élargir à la certification de sites Web avec WebTrust (projet européen ECWAT : European Consortium for Web Assurance Trust). En France, les premières licences vont être délivrées aux experts-comptables formés (voir encadré).

La naissance du tiers archiveur

Le problème de l’archivage électronique lié au commerce électronique fera l’objet d’une deuxième étude, réalisée en collaboration avec le Syntec Informatique, l’Aproged (3) et des juristes. Elle paraîtra courant juillet. Ces différents partenaires devraient d’ailleurs contribuer à l’organisation d’un nouveau métier : celui de tiers archiveur. Parallèlement, et d’un point de vue plus technique, l’ordre mène une veille technologique sur l’utilisation de XML (à côté d’Edifact). Objectif : juger de l’éventuelle adéquation de ce langage à la diffusion des comptes annuels des entreprises, aux déclarations de TVA ou aux déclarations sociales. XML est aussi pressenti pour communiquer avec les systèmes d’information des banques et ceux des cabinets. Il permettra aux experts-comptables de récupérer automatiquement les extraits de comptes bancaires des entreprises
(1) Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.
(2) Institut national de la propriété industrielle.
(3) Association des professionnels de la gestion électronique de documents.

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Christine Peressini