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Les entreprises non financières se laissent tenter par l’appétissant marché de la “bancassurance”

Les constructeurs automobiles, les voyagistes, les opérateurs de télécoms et les distributeurs investissent la finance en ligne. L’Europe compte au moins quatre cents de ces nouveaux entrants aux dents longues.

Le marché des services financiers en ligne excitait surtout les convoitises des banques, des compagnies d’assurance et des courtiers en Bourse. Désormais, il attire aussi une multitude d’entreprises non financières, dont certaines investissent jusqu’à 100 millions d’euros (650 millions de francs) pour conquérir une position enviable dans les services financiers sur internet.Au total, près de 400 nouveaux entrants s’activent dans le secteur en Europe. Dans le courtage et la gestion d’actifs, on en trouve 160, 90 sur le marché du crédit, 80 dans la banque et 70 dans le secteur de l’assurance, selon une étude réalisée conjointement par Cisco, Andersen, Novamétrie et l’Efma (European Financial Management and Marketing Association). Intitulée Les nouveaux entrants internet sur le marché européen des services financiers, cette recherche montre que la France et la Grande-Bretagne accueillent à eux seuls 50 % de ces nouveaux acteurs.

Convergence des sources de revenus

Ces derniers cèdent à un phénomène très en vogue : “ La convergence, [qui] s’affranchit de toutes les frontières “, affirme l’étude, que ce soit au sein du secteur financier, entre les secteurs financiers et non financiers, ou encore entre pays. Donc, quand des constructeurs automobiles tels Volvo, Fiat ou Toyota créent leur compagnie d’assurance, ils ” convergent “. Pour une raison simple, selon l’étude : “ En raison de la concurrence accrue sur le c?”ur de leur métier, les constructeurs et leurs concessionnaires sont devenus plus dépendants du marché de la réparation.” Or, l’assurance automobile assure un flux régulier de réparations par le biais de la gestion des sinistres. Parallèlement, les acteurs du secteur continuent de gérer d’importants financements automobiles. Cela en attendant de lancer de ” vraies ” activités bancaires ? Volkswagen qui le fait déjà en Allemagne compte 400 000 clients.Les grands distributeurs arpentent aussi les méandres de la finance depuis de longues années, que ce soit pour “faciliter leurs ventes au travers de crédits personnels ou “revolving”” ou qu’il s’agisse de “réduire les frais bancaires par le développement de cartes de paiement privatives“.Mais une lame de fond pousse les plus entreprenants à proposer des comptes épargne, des assurances, des fonds d’investissement, du courtage d’actions ou des crédits. Une manière de gagner plus d’argent et, surtout, de développer ” des liens financiers plus forts ” avec la clientèle, souligne l’étude. Grâce à ces relations, les distributeurs acquièrent une connaissance plus fine de la clientèle. Un rêve pour le marketing direct !

De nombreux acteurs dans les starting-blocks

D’autres velléités d’expansion se font jour dans le secteur financier. Les compagnies de voyages ou les opérateurs télécoms, par exemple, commencent à s’en préoccuper. On évoque même l’intérêt que nourrirait pour cette catégorie de services le monde des utilities, les opérateurs de l’eau, du gaz , de l’électricité. “Une spécificité britannique“, note l’étude. Pour combien de temps ?




































































 Une émergence inégale 
 La répartition des nouveaux entrants en Europe 
 Grande-Bretagne     24% 
     
 France     24% 
     
 Allemagne     15% 
     
 Italie     11% 
     
 Espagne     11% 
     
 Belgique     4% 
 
Les nouveaux opérateurs du monde financier sur internet effacent les frontières. La déferlante n’épargne personne, même si la France et la Grande-Bretagne subissent les assauts d’environ la moitié des nouveaux acteurs. La plupart investissent plus de 30 millions deuros (197 millions de francs) par projet.

Source : Andersen, Cisco Systems, Novamétrie, Efma, 2001.

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Michel Gassée