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Les directeurs financiers veulent réveiller la facture virtuelle

Encore peu utilisée malgré dix années d’existence, la dématérialisation des factures est remise sur le devant de la scène par internet.

Plus un réseau est adopté par les utilisateurs, plus sa valeur et son utilité grandissent, et plus il attire de nouveaux utilisateurs.” La loi de Metcalfe, l’inventeur du protocole Ethernet, se vérifiera-t-elle avec l’EBPP(1), ou dématérialisation de la facture ? Certains directeurs financiers, pionniers de ce mode d’échange sans papier, y croient. Car, comme pour la télécopie ou l’e-mail, la valeur de ce réseau repose sur le fait que son utilité est proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs.Or, aujourd’hui, six cents entreprises déclarent faire de la dématérialisation fiscale en France(2). C’est peu pour une technologie qui existe depuis plus de dix ans. Toutes sont des majors, principalement des secteurs automobile et pharmaceutique ou de la grande distribution. Résultat : selon Gartner, 4 % des cent quarante-deux millions de factures émises mensuellement le seraient par voie électronique. Mais, faute de pouvoir être traitées par leurs destinataires, la plupart d’entre elles sont un double de l’original sur papier.

Des atouts du côté fournisseurs et du côté client

En fait, à ce jour, un million de factures seulement ne seraient que virtuelles. La plupart étant au format Edifact, elles sont souvent propriétaires : ainsi les envois de Renault n’ont pas les mêmes caractéristiques que ceux de PSA. La dématérialisation complète reste donc embryonnaire.Avec internet, une ère nouvelle est lancée. “La souplesse du format XML fait qu’il peut être utilisé en standard et de la même manière, en direct ou via la plate-forme collaborative d’un fournisseur d’applications hébergées”, met en avant Franck Duthil, directeur général de B-Process. Avec son offre Trust & Pay, supportée par la Bred ?” ses concurrents sont Post@xes avec La Poste et le nouveau venu ICR Invoice, de SWT ?”, il veut convaincre toutes les entreprises d’entrer dans le cercle vertueux de la loi de Metcalfe.L’interfaçage avec les outils comptables du marché ?” PGI ou autres ?” étant assuré pour éviter toute ressaisie, les arguments ne manquent pas. Le premier qui vient à l’esprit est d’ordre financier : le coût de traitement du papier (frais de litiges inclus) ?” 9,5 euros pour l’émetteur et 17 euros pour le destinataire ?” peut être diminué de moitié. De plus, la dématérialisation devrait réduire le crédit client. “C’est la bête noire des entreprises, observe Antoine Bauche, directeur général de Clientys, société conseil sur les encaissements. Après s’être organisés pour facturer tout et vite, puis avoir industrialisé l’envoi, les directeurs financiers doivent maintenant rationaliser leurs procédures.”En prime, par sa rapidité, l’électronique permet d’anticiper les litiges éventuels. Mieux : l’émission d’une facture peut inclure des services à valeur ajoutée pour son destinataire. Par exemple, la consultation de l’antériorité, des historiques et des statistiques, le détail des lignes.(1) Electronic Bill Presentment and Payment : présentation et paiement électronique de factures.


(2) Les candidats à la dématérialisation fiscale doivent se déclarer à la Direction générale des impôts. Cela ne veut pas dire qu’ils la pratiquent.

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Hubert d'Erceville