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Les défauts des appareils photo numériques disparaissent progressivement

Ils réservent encore trop de mauvaises surprises mais les bonnes nouvelles commencent à arriver.

En 1999, nous avions expliqué dans le cadre de cette rubrique pourquoi les appareils photo numériques ne seraient pas des produits matures avant quatre ans. Nous nous étions fait à l’époque particulièrement mal voir, les
lecteurs n’aimant guère en général qu’on casse leurs rêves.Plus de quatre ans se sont écoulés ; ces appareils ont fait des progrès considérables. Des défauts perdurent mais sont désormais admis lorsqu’ils sont connus à l’avance. Parmi ces derniers figure le prix : ces
produits sont vendus entre 300 et 500 euros pour les compacts de qualité acceptable, ce qui n’est pas donné pour un produit grand public (il existe certes un produit 3 millions de pixels chez Kodak à 100 euros, mais avec des
possibilités limitées) ; il faut compter de 500 à 1000 euros pour acquérir l’équivalent (en version mono-objectif) d’un reflex argentique d’entrée de gamme.Un autre problème, et beaucoup d’utilisateurs en sont maintenant conscients, c’est que les modèles changent tous les six mois avec, à chaque fois, un petit “‘ gros plus ‘ qui fait
regretter le précédent achat. Cela nous rappelle les PC dans les années 1990…Troisième faiblesse, la qualité des viseurs : impossible, aujourd’hui, à moins de 1000 euros, de voir à la visée tous les détails des images qui se retrouveront sur les photos. Autre défaut, moins connu à
l’achat : l’inertie à la prise de vue. Il est encore très fréquent qu’il faille attendre de l’ordre d’une seconde entre le moment où l’on presse sur le bouton et celui où la photo est prise.Il faut aussi toujours penser à l’alimentation avant toute expédition loin d’une prise électrique. Ajoutons enfin – mais peu d’utilisateurs le remarquent vraiment – que les zooms associés à ces appareils
sont en général assez peu ‘ grand angle ‘ et plutôt du type ‘ téléobjectif ‘.Pour les reflex numériques à objectifs interchangeables, le choix des zooms adaptés reste par ailleurs lamentable, surtout au niveau du rapport qualité/prix. Par rapport aux idées de 1999, il s’avère finalement que, dans la
majorité des cas, l’utilisateur qui souhaite disposer de photos sur support papier fait ‘ développer ‘ ses photos et ne les imprime pas lui-même : cette opération apparaît encore au public – même si cela
est de moins en moins vrai – comme une opération compliquée car dépendant d’une machine, l’imprimante haut de gamme, assez peu fiable (à cause des têtes), se démodant rapidement, demandant des consommables coûteux et exigeant la
connaissance d’un mode d’emploi.Imprimer ses photos demande en outre du temps à prendre sur ses loisirs. Notons parallèlement que beaucoup d’utilisateurs ont abandonné le support papier… mais n’ont toujours pas adopté de méthode rationnelle pour
‘ ranger leurs photos ‘ à conserver, sur disque dur ou autres CD.Côté positif, ce qui est nouveau, outre la correction des anciens défauts non mentionnés ici, est l’apparition de synergies entre les objectifs des appareils mono-objectifs et leur capteur : la stabilisation optique de
qualité par exemple (qui permet de prendre des vues au 1/15 de seconde et non plus au 1/60 de seconde minimum) se fait désormais par action sur le capteur et non plus sur les optiques ; cela permet de travailler avec des optiques plus légères,
moins encombrantes et de meilleure qualité globale qu’autrefois, car l’ouverture de l’objectif peut être réduite.L’électronique peut par ailleurs venir désormais au secours du manque de contraste de l’optique (le Minolta Dimâge A1 et bientôt le A2 sont des exemples [réussis] de cette philosophie). Le meilleur reste toutefois à venir.Reste à se demander si le bas de gamme en appareils photo numériques connaîtra le même succès que celui des compacts de la photo argentique. En effet, le marché des ‘ photophones ‘ se développe à une vitesse
foudroyante, avec des quantités à livrer dix fois supérieures à celles des appareils photo bas de gamme : le challenge économique du bas de gamme risque fort de devenir intenable à très court terme.* Rédacteur en chef d’ Electronique International Hebdo

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Jean-Pierre Della Mussia*