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Les créatifs de l’informatique préfèrent le mouvement

Avec une conjoncture favorable à l’emploi dans l’informatique, certains concepteurs, optent pour des missions courtes.

Le moteur de ma carrière, c’est d’orchestrer des projets en partant de l’existant. Et, comme dans un puzzle, d’assembler les éléments pour arriver à un produit fini et efficace.” A trente-trois ans, Philippe Lasserre est aujourd’hui responsable informatique du groupe Touax, tourné, entre autres, vers la location internationale de containers. Chef de projet depuis 1996 dans diverses entreprises, il a notamment dirigé la création du système de location par internet chez Europcar.A vingt-neuf ans, Dorlène Latry, actuellement infographiste chez EFE TV.com, suit une logique identique dans les faits, mais reposant sur une motivation différente. Comme Philippe, elle évite autant qu’elle le peut la routine et préfère s’investir dans la phase conception de projets internet. Elle effectue donc des contrats à durée déterminée ou indépendants d’environ trois à sept mois. Parce que le changement est nécessaire à sa créativité et à sa liberté, elle prend des pauses pour voyager.“J’ai besoin de me ressourcer, de découvrir d’autres cultures et de rencontrer des gens pour qui l’informatique n’est pas indispensable. Les voyages font partie de ma vie. Ils m’aident à revenir à l’essentiel. Sans eux, j’aurais bien du mal à ne pas me faire happer par le rythme effréné des nouvelles technologies.”

Un choix motivé par deux facteurs essentiels

Si des débutants sont quelquefois contraints d’accep-ter des contrats à durée déterminée, d’autres informaticiens, portés par la conjoncture actuelle favorable de l’emploi, choisissent volontairement des carrières ” de mouvement “, par analogie à la stratégie. Au grand dam des directions de ressources humaines, qui les voient défiler au fil des missions. Ce désir de changer en accomplissant des missions de courte durée est clairement motivé par deux facteurs essentiels : d’une part l’attrait de la nouveauté et d’autre part la créativité, tant sur les plans de la technologie que des projets. C’est en cela que Philippe et Dorlène sont représentatifs de nombre de leurs pairs. L’un comme l’autre intègrent leur carrière en prenant en compte les différentes dimensions de la vie, qui change sans cesse. Il faut donc pouvoir gérer sa carrière comme un tout, en restant à la fois l’écoute de son désir et à l’affût des opportunités.Mais mener sa vie et sa carrière de la sorte requiert des compétences commerciales. “Il faut savoir s’organiser, mais aussi se vendre pour profiter pleinement de nos multiples expériences”, affirme Dorlène Latry. Pour elle, obtenir un CDD est préférable, car il offre le statut de salarié et limite les contraintes administratives liées aux contrats en indépendant. Philippe reconnaît, quant à lui, ne pas avoir toujours su se vendre de manière optimale. Mais une montée en puissance trop rapide lui semble dangereuse. “Quand on atteint un poste à responsabilités, il faut apprendre de sa mission avant de grimper les échelons. Sinon, on risque de se précipiter vers son seuil d’incompétence, même si on tente de sauver les apparences en essayant d’en mettre plein la vue !” Pour avoir longtemps pratiqué des missions de courte durée, Philippe Lasserre considère que ceux qui, comme Dorlène, multiplient les expériences, “sont très autonomes, disponibles et font preuve d’une bonne capacité d’écoute. En plus, ils mouillent la chemise en s’engageant à fond avec nous dans le projet”. Attitude qui révèle que la diversité des motivations n’entrave en rien la multiplicité des collaborations possibles.

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Georges Favraud