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Leonardo Finance multiplie les casquettes

Déjà leveur de fonds, Leonardo Finance prépare un tour de table de 50 millions de francs pour devenir investisseur. Gare aux conflits d’intérêts !

Leonardo Finance ajoute une corde à son arc. Ce réseau d’experts, également leveur de fonds, achève actuellement une levée de 50 millions de francs (7 622 650,9 euros) afin d’investir directement dans des start-up. Et grâce à cette nouvelle activité, Leonardo Finance entend bien passer un nouveau cap de son évolution et, pourquoi pas, viser une introduction en bourse dans 3 à 5 ans.” Notre métier de leveur de fonds n’est pas assez rémunérateur, explique Yves Delacour, président de Leonardo. C’est pour cela que nous avons déjà augmenté nos tarifs en demandant une somme égale en BSA (bons de souscriptions d’actions) aux start-up qu’en commission, contre la réalisation de sa levée de fonds “.En devenant investisseur, Leonardo Finance entend bien profiter du peu d’intérêt actuel des investisseurs pour les start-up.“Il y a beaucoup moins de business angels qu’avant pour aider une start-up à démarrer. C’est sur ce créneau que nous allons nous positionner. Nous prévoyons détenir entre 40 et 50 participations dans trois ans “, explique Yves Delacour.Pour lui, cette défection des businnes angels stigmatise un manque de culture du capital-risque chez les investisseurs français.“Même si le marché s’est structuré avec Internet, il y a encore une méconnaissance générale de ce métier. Le capital-risque est un marché cyclique dans lequel on doit s’impliquer pour une durée de dix ou douze ans “, poursuit-il.

Risque de conflits d’intérêt

Seulement, Leonardo se risque là à un dangereux mélange des genres. Comment assumer à la fois les responsabilités de leveur de fonds et celles d’actionnaire sur un même dossier ? L’intérêt du leveur de fonds est de multiplier les tours de table et d’augmenter leur montant pour toucher davantage de commissions. Au contraire, l’actionnaire, surtout à l’amorçage, se doit de favoriser le plan de développement industriel de la société pour espérer réaliser une belle opération financière dans les années à venir. Et ces deux logiques, l’une à court terme, l’autre à moyen ou long terme paraissent difficilement conciliables.Le problème se poserait d’autant plus si l’expert en charge d’une start-up chez Leonardo Finance placait ses propres économies dans le capital de son client, comme cela est parfois déjà le cas… Avec un tel scénario, les conseils d’administration sannoncent virulents.

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Frantz Grenier