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L’électricité qui tombait du ciel

Utiliser l’énergie disponible en quantité quasi infinie dans l’espace est un fantasme déjà ancien, qui pourrait bien devenir réalité dans les prochaines décennies.

Sur Terre, l’utilisation de l’énergie solaire n’est pas toujours facile, contingentée par la localisation géographique, le climat et la longueur des nuits. Mais, dans le ciel, les choses se présentent sous un jour différent.La Nasda, agence spatiale japonaise, envisage d’initier un programme ambitieux, dont l’unique but est de créer des générateurs d’électricité dans l’espace.Le principe est relativement simple. On envoie un satellite à 36 000 kilomètres d’altitude, capable de déployer de vastes panneaux solaires. Ces derniers captent ?” en permanence ?” l’énergie puis la convertissent et l’envoient à une station aérienne de plus basse altitude, par rayon laser. Au sol, des paraboles reçoivent un signal sous forme de micro-ondes, converties à leur tour en électricité. Et voilà.Bien sûr, la mise en place d’un tel système demeure complexe, avec de nombreuses inconnues, comme la puissance du laser à créer, et les coûts associés à la technologie. Mais les premiers lancements de satellites pourraient avoir lieu avant 2010, et les premiers flux d’une électricité qui viendrait du ciel nous parvenir à horizon 2020-2025.Ça paraît loin. Mais pas tant que ça, si l’on considère que cette technologie pourrait se révéler aussi révolutionnaire que l’invention de l’électricité elle-même. Outre le fait que la technique illustre une métaphore déjà ancienne ?” et souvent rêvée ?”, la conversion directe de la puissance du soleil en électricité, elle pourrait constituer une source d’énergie infinie et théoriquement propre.Mais, surtout, elle permet d’envisager une nouvelle forme d’électricité, toujours et partout disponible. En se projetant un peu plus loin dans l’avenir, on peut imaginer la surface du globe couverte par des flux de micro-ondes dispensant une électricité constante. Et, pourquoi pas, gratuite, comme l’est la lumière du soleil.Un rêve ? Sans doute. Mais aussi la solution tant attendue au problème récurrent de l’autonomie de nos multiples machines. Car, à bien y regarder, l’énergie demeure le principal hiatus de bon nombre de nos outils nomades.Prenez les appareils photo numériques. Celui que j’utilise est quasiment parfait sur le plan technique. A peine plus grand qu’un paquet de cigarettes, il est doté d’un flash et d’un zoom confortable, et prend des photos à très haute résolution. Mais, avec les batteries rechargeables fournies d’origine, qui se rechargent en près de huit heures (en supposant d’avoir toujours sur soi le chargeur adéquat et une prise électrique à proximité), il permet à peine une trentaine de clichés, et encore sans abuser du flash.Et ce décalage entre potentiel théorique et réel va sans doute empirer. Les cartes CompactFlash d’une capacité de 1 Go sont annoncées pour le début de l’année prochaine et devraient permettre le stockage de 1000 photos en résolution correcte… A condition d’avoir sur soi plusieurs dizaines de piles de rechange.Si sur ce type d’appareil on pouvait remplacer les batteries par un petit dispositif de réception de micro-ondes, similaire à celui des téléphones mobiles, captant le flux d’un générateur-relais, on obtiendrait une machine dont l’utilisation serait illimitée, tant du point de vue de la capacité de stockage que de l’autonomie énergétique.Voilà qui change pas mal de choses. Plus de téléphone ou de PDA à charger tous les jours. Des baladeurs qui fonctionnent 24 heures sur 24. Voire des voitures qui ne nécessitent plus d’arrêt à la pompe, et encore moins à une borne de recharge électrique. Un monde nouveau.Bien sûr, alors que la dangerosité de l’émission de micro-ondes par les téléphones mobiles suscite de nombreuses interrogations, on peut s’inquiéter de la généralisation de tels dispositifs, a fortiori s’agissant d’ondes convoyant l’électricité. Mais l’enjeu est de taille. Sans la maîtrise d’une électricité propre, illimitée et omniprésente, le concept de mobilité sera toujours restreint par celui d’autonomie énergétique, et donc dépourvu dune partie de son intérêt.Prochaine chronique mardi 27 novembre

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Cyril Fiévet