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L’effervescence est du côté de Linux

Linux prendra-t-il, à terme, le relais des systèmes Unix propriétaires en matière de cluster ? C’est, en tout cas, ce que laisse présager l’effervescence qui règne actuellement autour de l’offre qui lui est attachée.

“L’architecture en cluster va dominer d’ici peu toutes les infrastructures informatiques”, affirme une analyse du California Institute of Technology. Conséquence : l’offre est aujourd’hui en pleine ébullition. MCSC, de Microsoft, tente de monter en puissance pour se positionner dans les applications stratégiques.Les solutions sous Unix propriétaires ?” les plus vendues à ce jour en haut de gamme ?” font de la résistance, avec succès. Si elles continuent de caracoler en tête, l’analyse montre pourtant que les produits du marché diffèrent d’un constructeur à l’autre. HACMP, d’IBM, arrive premier pour ce qui est de la tolérance de sinistres, alors que ServiceGuard, de HP, excelle dans la restauration et la sauvegarde. TruCluster, de Compaq (ex-Digital), lui, n’a pas son pareil dans l’administration de la haute disponibilité. Quant aux solutions sous Linux, elles se multiplient, reflétant le boom de ce système d’exploitation sur le marché des serveurs.

Les clusters Unix dominent les applications stratégiques

Selon le cabinet IDC, les ventes de serveurs Linux devraient représenter 24 % en 2003, contre 14 % cette année. Nouveaux venus dans l’arène, les clusters Linux pêchent par défaut de jeunesse, mais semblent promis à un bel avenir. Ils ont déjà pris d’assaut la niche des frontaux pour infrastructures e-business avec, notamment, les clusters à équilibrage de charges.Ainsi, telle est la dynamique de l’offre de la fin d’année 2001, alors que, sur le terrain, “il se vend toujours trois clusters sous Unix pour un cluster sous Windows NT”, rappelle Brad Day, vice-président du Giga Information Group. Ce constat intègre Unixware, de SCO, dont les versions cluster se vendent bien sur le marché des PME.Les clusters sous Windows NT répondent surtout à des besoins de meilleure disponibilité sur des applications comme Exchange ou SQL Server. Depuis l’arrivée de Windows 2000, Microsoft n’est pas seul à vouloir lui adjoindre des capacités de cluster. L’Inria, avec son projet Sirac, fait partie du lot, aux côtés de constructeurs comme Unisys ou IBM, ce dernier élargissant par sa technologie HACMP les fonctionnalités de base de MSCS sur ses serveurs Netfinity.

Intel-Linux, un tandem prometteur

Aidé de toutes parts, Microsoft espère combler son retard en performances qui le sépare des solutions Unix. Y parviendra-t-il ? Pierre de Bilderling en doute : “Le code Windows 2000, qui compte plus de trente millions de lignes, pêche par sa complexité. Il sera difficile à fiabiliser.” Mais, marketing oblige, tous les acteurs, y compris Quavis, ont MSCS ou un autre choix à leur catalogue… à l’exception de Sun, qui ne jure que par Solaris et SunCluster. Dans les faits, le passage d’un cluster Unix à un cluster Linux risque de se faire de façon plus naturelle que vers Windows 2000, une migration que certains, comme Renaud Larsen, de FastTango, considèrent d’ores et déjà “trop chère et trop complexe”.Le microprocesseur Itanium d’Intel sera la plate-forme matérielle des clusters Linux de demain. Un tandem prometteur car, en termes de performances, cette architecture 64 bits risque d’éclipser rapidement les processeurs Risc 64 bits sur lesquels reposent les principaux clusters Unix du marché. Trop chers à développer, ces processeurs Risc propriétaires sont d’ores et déjà abandonnés par Compaq et HP. Mais, ne précipitons pas les choses : le cluster banalisé n’est pas encore là, même si l’offre de FastTango cherche à en dessiner les contours.Les premières offres commerciales de haute disponibilité ont également profité des travaux des architectures Linux Virtual Server et Linux-High Availability. Outre FastTango, l’offre compte aujourd’hui des produits de milieu ou de haut de gamme, comme TurboCluster Server, de TurboLinux ; VA Cluster Manager, de VA-Linux ; ou encore, High Availability Server, de Red Hat (plus connu sous le nom de Piranha). Depuis peu, VA-Linux a annoncé Cluster Manager 2.0, une version capable en principe de supporter jusqu’à deux mille n?”uds. Pour sa part, Piranha est basé sur le logiciel LVS issu des travaux réalisés en Chine. À noter que TurboCluster Server et Piranha utilisent une architecture avec un serveur maître qui gère plusieurs dizaines de serveurs esclaves.

La vocation hétérogène des clusters

Les solutions de type middleware, adaptées aux environnements hétérogènes, que ce soit au niveau des systèmes d’exploitation ou des systèmes de stockage, sont de plus en plus prisées par le marché, même si elles offrent moins de fonctionnalités avancées que des clusters Unix optimisés par manipulation du noyau de base. Veritas fait figure de leader dans ce domaine avec VCS, solution de haute disponibilité pouvant gérer de deux à trente-deux n?”uds, et permettant d’optimiser la disponibilité des données et des applications grâce à la gestion proactive des périodes d’indisponibilité prévues ou non.Depuis peu, VCS s’ouvre à Linux grâce à un partenariat avec Red Hat. L’ensemble des logiciels de Veritas, y compris VCS, fonctionne sur les principales distributions Linux du marché. De philosophie similaire, HATS, de Quavis, supporte aussi les plates-formes sous Linux, en plus d’Unix propriétaires et de Windows NT. Ce middleware s’adresse au marché de haut de gamme des applications stratégiques. StandbyServer, de Legato, acquis à la suite du rachat de Vinca, vise, quant à lui, les clusters d’entrée de gamme autour des systèmes Windows NT et NetWare. Il supporte des grappes de serveurs à deux n?”uds.

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Jo Cohen