Passer au contenu

Le succès de Linux ne s’étend pas encore aux serveurs midrange

Linux est l’environnement qui connaît, proportionnellement, la plus forte croissance. Pourtant, malgré le discours des fournisseurs, les entreprises hésitent à franchir le pas.

En ce moment, Linux a incontestablement le vent en poupe, et pas seulement pour les postes de travail. Les récentes expositions LinuxWorld, à New York, et LinuxExpo, à Paris, au début de février, l’ont montré. Principal atout de l’Unix libre : il est économique en termes d’investissement, de maintenance et est particulièrement fiable. Et, contrairement aux autres OS, il fonctionne avec tous les processeurs (Intel, PowerPC, Sparc, Alpha, ARM, etc. ). Enfin, Linux est techniquement le système répondant le mieux aux normes d’Internet pour tout ce qui touche à la messagerie et au groupware.

Le prix n’est pas tout, mais Linux comble ses faiblesses

Malgré un succès d’estime incontestable, les entreprises semblent encore réticentes à sortir de leurs habitudes. Linux leur paraît encore un peu trop exotique. Passe pour un serveur de fichiers ou un serveur d’impression, mais rarement pour une application critique. La raison de cette frilosité est à chercher du côté des constructeurs et des éditeurs. Si la plupart d’entre eux surfent sur la vague Linux, rares sont ceux qui proposent des offres complètes ou structurées.
SGI, le spécialiste des serveurs et des stations de travail fait un effort en direction de l’OS libre. À côté d’Irix, son Unix pour machines à base de processeurs Mips, SGI met Linux en avant pour les machines à processeurs Intel. “Linux est adapté aux serveurs bas de gamme, confirme Olivier Multon, de SGI. Aujourd’hui, Linux est une solution qui intéresse les fournisseurs d’accès à Internet et les entreprises cherchant des alternatives à Microsoft.” Il lance ainsi deux serveurs dotés de Red Hat Linux 6. 1. Le constructeur présente aussi une configuration très haut de gamme qui exploite la mise en grappe (clustering) de seize serveurs SGI 1200. Il reste que SGI est peu présent sur le terrain de la gestion, qui est le marché principal du milieu de gamme.
Les fournisseurs traditionnels de serveurs sont plus réservés. IBM entend rendre tous ses serveurs compatibles avec Linux. Non seulement les serveurs Netfinity à processeurs Intel disponibles avec les distributions Linux de Caldera, Red Hat, SuSE et TurboLinux, mais aussi les RS/6000 et AS/400. Chez Compaq, on se montre attentiste. “On regarde ce qui se passe, même si, à l’horizon des prochaines années, Linux peut devenir plus important”, observe Christine Vernon.
Même enthousiasme teinté de prudence chez SCO. “Nous sommes du bon côté de la force, commente Benoît Maillard. Cependant, il faut bien avouer que les principales distributions exigent de l’accompagnement et du service.” Par ailleurs, une récente note d’information du Gartner Group essaie de démystifier le phénomène Linux en rappelant que, même si le prix d’une distribution de Linux n’est rien comparé à celui de n’importe quel autre système, le prix du logiciel et du matériel ne représente que 20 % environ du coût total d’utilisation (TCO, Total Cost of Ownership) d’un système.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Antonin Billet et la rédaction de 01 Informatique