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Le softswitch arrive dans les réseaux à commutation de circuits

Le softswitch, ou contrôleur d’appel, est né de la percée de la voix sur IP. Mais ECT en fait un périphérique intelligent pour les commutateurs classiques.

Depuis deux ans, un mot fait fureur dans le monde des télécoms : softswitch, généralement traduit par contrôleur d’appel. C’est-à-dire la partie intelligente (logicielle) du commutateur téléphonique. Ce type d’équipement est arrivé avec la voix dans les réseaux IP.En effet, puisque celle-ci allait désormais être prise en charge par les équipements commutant les paquets de données, il fallait bien disposer quelque part d’un organe intelligent, capable non seulement d’établir l’appel, mais aussi de fournir les services de base de la téléphonie et de maintenir le dialogue avec les réseaux classiques fondés sur la commutation de circuits ?” et qui représentent encore l’immense majorité des infrastructures téléphoniques de par le monde. Le contrôleur d’appel était né.Dans ce contexte, la démarche de l’Allemand ECT ( European Computer Telecoms) est des plus originales, puisqu’il conçoit des softswitches… pour des réseaux à commutation de circuits là où, en principe, on n’en a pas besoin. L’idée de départ est que les commutateurs téléphoniques classiques sont monolithiques, comme les grands systèmes informatiques de jadis.En effet, la partie matérielle, le système d’exploitation et les applications (services) sont soudés, propriétaires et très lourds à faire évoluer. Avantage : ce système fait tous les jours la preuve de sa fiabilité. Inconvénient : lorsqu’il faut développer des services nouveaux, seul le constructeur peut le faire : d’où des coûts élevés et des délais allongés.ECT propose de développer ces nouveaux services sur des contrôleurs d’appel, baptisés Autocarrier. Lorsqu’un commutateur classique reçoit une demande de service qu’il ne peut traiter, il la transfère au contrôleur d’appel via le protocole SS7 Isup (Système de signalisation n?’7 ISDN User Part), qui lui renvoie la réponse.L’intérêt est qu’un même contrôleur est capable de prendre en charge plusieurs commutateurs et que le développement du service ne s’effectue pas dans un monde propriétaire ?” donc, souvent cher ?”, mais dans un environnement ouvert, où des briques logicielles peuvent être reprises.ECT a même prévu dajouter la fonction de commutation elle-même à son Autocarrier pour des opérateurs qui veulent étendre leur réseau sans passer sous les fourches caudines des constructeurs classiques.

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Jean-Pierre Soulès