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Le R.O.I. est roi

” S’il n’y avait qu’un seul emploi à créer, ce serait celui de chasseur de “gaspi”. “

” Non ! Il ne s’agit pas d’une réflexion désabusée sur la campagne présidentielle, mais d’une constatation, celle de l’avènement d’une méthode marketing de printemps tellement usée qu’elle en devient presque comique. Le retour sur investissement (R.O.I. en anglais) a certainement été l’expression la plus entendue lors du CeBIT, le plus grand salon mondial informatique, qui s’est tenu du 13 au 20 mars à Hanovre.Pour tous les constructeurs, éditeurs et fournisseurs de services, l’heure est au rabâchage de l’analyse des coûts et des argumentaires comptables. Tout doit permettre de faire des économies, et s’il n’y avait qu’un seul emploi à créer, ce serait celui de chasseur de “gaspi”.Déjà maîtres dans l’art de présenter des résultats presque enthousiasmants dans l’optique d’une réduction des coûts d’exploitation, ils ne vendent plus des produits, mais seulement des moyens de réaliser des économies. Les outils les plus sophistiqués autorisent, d’un coup d’?”il, à repérer les dérives et à identifier les coupables.On a donc droit au petit thermomètre pour repérer la fièvre, mais rarement aux médicaments pour la supprimer. Bref, on vit dans la période de “rédemption” de la bulle financière Internet. Est-ce exagéré ? Même pas, en regard de cet e-mail, pioché parmi les 10 356 que j’ai reçus depuis mars 2001, d’un nouvel acteur qui méritera certainement le détour : ” [Notre société] a pour mission d’offrir les solutions d’administration basées sur le Web les mieux intégrées, les plus faciles à utiliser et les moins coûteuses. [L’éditeur propose ainsi] une gamme complète de solutions conçues pour réduire sensiblement le TCO [Total cost of ownership, ou coût d’utilisation], ce, pour Windows et Unix.Après nous avoir vendu des serveurs énormes, des applications géantes “webisées” à des prix exorbitants, on nous propose des logiciels aux allures de systèmes de détection d’incendies. Alors, avant d’aller voter, pensez, vous aussi, au coût total dexploitation de la France ou aux retours sur investissement de vos impôts. Il faudra aussi éplucher les fruits de la croissance passée pour savoir si le bilan est réellement positif. “

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Thierry Outrebon, rédacteur en chef