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Le portail d’entreprise, voie royale de l’Intranet ?

Un point d’accès à l’Intranet et un outil de consolidation des différents types et sources d’information, voilà comment doit être vu un portail d’entreprise. Un objectif idéal, qui suppose une réorganisation du système d’information.

L’explosion du nombre de sites Intranet au sein des grandes entreprises a poussé nombre d’entre elles à réfléchir au moyen d’organiser et de fédérer ces nouvelles sources d’information.Sur Internet, les fournisseurs de contenu ont très vite été confrontés à un problème comparable. Ils y ont répondu à l’aide d’un nouveau concept : le portail. Il semble alors aller de soi que ce dernier pourra répondre aux besoins de l’Intranet.Avant de se pencher sur cette approche, il convient d’analyser ce qui différencie le contexte Internet de celui de l’Intranet, et d’identifier les véritables enjeux pour les entreprises. En simplifiant, disons que, sur Internet, il existe les sites informationnels et les sites marchands. Dans ce cadre, les portails ont permis soit de structurer et de simplifier les moyens de recherche et d’accès à l’information, soit d’offrir des services de personnalisation et des liens vers les systèmes de back-office destinés à la réalisation de diverses transactions, commerciales ou non.

Point de passage obligé vers le système d’information

En Intranet, les premiers sites déployés l’ont été dans une perspective de communication interne et, donc, avec des préoccupations très proches de celles des sites informationnels d’Internet. Pour autant, il existe une différence de taille, qui concerne le processus de production et de sécurisation des accès à l’information.Ces expériences ont permis aux entreprises de se familiariser avec la technologie Internet. C’est maintenant l’accès aux données métiers qui est devenu le c?”ur de la problématique, avec un besoin très fort de connexion, voire d’intégration, aux systèmes informatiques existants, ce qui constitue la deuxième grande particularité de l’Intranet.Dans ce contexte, le portail n’est plus uniquement un site d’accès au réseau Internet, dont la page d’accueil propose une gamme de services et l’accès à d’autres sites (source : Petit Robert). Il doit être vu comme un point d’accès à des sites et des services de l’Intranet, mais aussi comme un outil permettant de fédérer et de consolider différents types et sources d’information. Cet élargissement du périmètre est techniquement complexe, mais c’est un véritable facteur de succès dans le cadre de la mise en place d’un portail Intranet. Dans ces conditions, tout service et/ou application peut devenir un candidat à l’intégration dans le portail, qui deviendra ainsi le point de passage obligé de l’accès au système d’information.

Il y a loin de la coupe aux lèvres

Par conséquent, nanties d’un tel portail, les directions générales disposeront d’un vecteur de communication unique et incontournable. Les directions opérationnelles offriront à leurs équipes un environnement de travail personnalisé en fonction de leur profil métiers, ce qui permettra d’améliorer l’efficacité et la productivité des processus de l’entreprise. Les directions informatiques seront pourvues d’une structure de gestion de l’ensemble des services transversaux (messagerie, agenda et moteur de recherche) et elles pourront mettre en place une gestion unifiée de la sécurité. Il serait enfin souhaitable de simplifier la vie de l’utilisateur en mettant en place un SSO (Single sign-on), dans lequel il pourra personnaliser son environnement de travail. L’objectif visé est ambitieux, et il y a encore loin de la coupe aux lèvres. En effet, cette approche nécessite de repenser l’organisation du système d’information. Toute nouvelle application devra rentrer dans ce moule, ce qui aura un impact de sa conception à son déploiement.

Les éditeurs en ordre dispersé

Par ailleurs, certaines opérations devront être décentralisées vers les directions opérationnelles et vers les utilisateurs : il faudra définir le ” qui fait quoi ” et les garde-fous techniques permettant d’éviter les dérives.Beaucoup de chemin reste aussi à parcourir du côté des solutions du marché. La principale raison découle du positionnement historique des éditeurs de logiciels, qui peuvent se répartir en trois grandes catégories : les spécialistes d’un domaine fonctionnel, qui, dans le cadre de leur expertise métiers, proposent un enrobage portail (Autonomy, Mediapps ou Verity) ; les sociétés positionnées sur le créneau qui émergent du portail, mais dont la pérennité n’est pas assurée (Epicentric, Hummingbird ou Plumtree) ; et les éditeurs généralistes qui envisagent le portail comme une brique logicielle parmi d’autres, mais dont les solutions sont encore peu matures (BEA Systems, IBM et iPlanet). Bien sûr, chacun travaille à élargir son offre, et ceux qui y parviendront le mieux sont ceux qui proposent une infrastructure d’accueil ouverte et modulaire, basée sur les standards du marché.Cette vision peut sembler un peu pessimiste. Pour autant, compte tenu du travail à entreprendre, il paraît intéressant de lancer une démarche de ce type en veillant à ce qu’elle soit progressive et itérative, l’objectif étant de cibler loin mais de jalonner court.* Directeur de l’activité e-technologies de Solucom

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Olivier Guérin*