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Le PGI à marche forcée

Plus de la moitié des PME sont équipées d’un PGI. Elles en reconnaissent l’efficacité pour la gestion courante de leurs activités, mais lui reprochent son manque de souplesse.

Evoquer les PGI dans les PME, c’est rapprocher deux notions aux contours assez flous. En particulier, les éditeurs de progiciels jouent de cette imprécision pour appeler du nom flatteur de PGI (ou ERP) des produits qui sont loin d’approcher la richesse fonctionnelle d’un SAP et se targuer d’être spécialistes du marché des PME – le mid-market – en rapportant le c?”ur de cible à des valeurs aussi fluctuantes que le chiffre d’affaires ou l’effectif. Pour notre part, nous avons repris pour un PGI la définition large qu’en donne le cabinet CXP : “On définit un ERP comme un progiciel de gestion intégré regroupant différents modules fonctionnels. On dit qu’il y a ERP si deux ou plus de deux de ces modules travaillent ensemble avec les données partagées d’une base de données unique.”

Quant à la notion de PME, nous l’avons restreinte aux entreprises employant de cinquante à cinq cents salariés.
Le résultat majeur de notre étude est que 59 % des huit cents PME françaises interrogées sont équipées d’un PGI. En outre, 18 % d’entre elles ont actuellement un projet d’installation en cours. A court terme, les trois quarts des PME françaises seront donc équipées d’un véritable système informatique intégré, facilitant la gestion quotidienne de leur compta-
bilité, de leur action commerciale ou de leur production. Or, parmi les avantages que les responsables interrogés trouvent à ces outils, seuls 3 % répondent qu’ils leur offrent “un surcro”t de compétitivité”. Cela prouve que le PGI n’est pas vécu comme un atout, mais comme une nécessité. Dans un environnement économique difficile, la gestion des affaires courantes est devenue si complexe et la vitesse une telle contrainte que le salut passe obligatoirement par un outil sur lequel toute l’entreprise peut se reposer. Il s’agit alors moins pour l’entreprise de prendre un avantage sur ses concurrents que de ne pas se laisser distancer en termes de coûts et de qualité de service.
Parmi les raisons invoquées par les entreprises qui mettent actuellement en place un PGI, l’“optimisation de certains processus” arrive largement en tête avec 54 % de réponses. Les PME comptent sur le progiciel pour faire mieux, plus vite et moins cher. Malheureusement, une fois optimisés, les processus de l’entreprise se retrouvent figés dans l’outil informatique. La rigidité reste d’ailleurs le premier reproche adressé aux PGI par les PME utilisatrices (25 %). En fait, toute la difficulté de l’implémentation d’un PGI dans une PME est de parvenir à une adéquation entre le produit et les spécificités de l’entreprise, des méthodes standards et un savoir-faire, souvent fruits de longues années d’expérience. C’est pourquoi les phases précédant le projet d’installation proprement dit sont capitales.
Les PME manquent souvent de temps et de moyens à consacrer à leur informatique. Etablir un cahier des charges précis, impliquer très tôt les différents responsables des services concernés par l’outil réclament du temps, d’être familiarisé avec les outils informatiques, et une organisation parfois difficile à mettre en place dans une petite entreprise. Ces impératifs permettent d’éviter de lourdes déconvenues une fois que le démarrage a eu lieu et que toute modification devient délicate et très coûteuse. Etre informé reste donc le meilleur moyen de se prémunir contre les mauvaises surprises. Mais les PME reconnaissent majoritairement manquer d’informations sur les PGI et leur installation (54 %). Dans une modeste mesure, ce dossier va tenter d’y remédier

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Jean-Baptiste Dupin