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Le paiement sécurisé à la française revoit sa stratégie

Sept mois après son lancement, Cyber-Comm peine à imposer sa solution de paiement sécurisé par carte à puce sur Internet. Par ailleurs, la société doit faire face aux réticences et au scepticisme d’une partie de ses actionnaires, membres du secteur bancaire.

Lors du conseil d’administration du mercredi 15 novembre, les actionnaires de Cyber-Comm ont décidé, d’un commun accord, de procéder à une augmentation de capital de 22,8 millions de francs. Un ” renforcement du management “ a également été évoqué, avec l’arrivée prochaine d’un directeur général délégué, dont l’identité n’a pas encore été dévoilée.Lancé en fanfare le 18 avril dernier, avec l’appui bienveillant du GIE Cartes bancaires, et la bénédiction de la secrétaire d’Etat à la Consommation de l’époque, Marylise Lebranchu, Cyber-Comm n’est toujours pas maître de son destin.” Nous n’avons pas pour vocation de contacter le client final ou les commerçants “, explique son directeur général, Hervé Sitruk. En réalité, la mission de promotion de la solution de paiement de Cyber-Comm revient de facto aux établissements bancaires français, qui se trouvent être également actionnaires de la société.Or, depuis le printemps, le développement de Cyber-Comm est émaillé de petites querelles intestines.

Accords et désaccords

Certains actionnaires minoritaires expriment ainsi le souhait que la solution de paiement demeure cantonnée aux relations interbancaires. D’autres, en revanche, préfèrent garder l’objectif initial d’une solution ouverte et pleinement diffusée auprès du grand public.En attendant, les responsables de Cyber-Comm anticipent les succès à venir, et continuent de travailler avec des fabricants du boîtier lecteur de cartes à puce, comme Covadis ou Activ-Card.Un partenariat commercial est également en cours de finalisation avec Surcouf et Conforama. Le consommateur final pourra ainsi se procurer le boîtier lecteur de Cyber-Comm d’ici à quelques semaines, au prix de 399 francs.Mais, là encore, les deux distributeurs hésitent à s’engager sur les stocks et préfèrent attendre un signal fort de la part des banques avant de s’investir pleinement dans l’opération. Ce sont des réticences similaires qui retardent quelque peu le ralliement massif de sites de commerces en ligne à Cyber-Comm.En sept mois, la solution de paiement sécurisé n’a séduit que 45 sites marchands (déjà agréés ou en cours de raccordement). Les frais d’installation n’excèdent pourtant pas 5 000 francs et les délais de mise en place sont particulièrement courts (de deux à trois jours).

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Philippe Crouzillacq