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Le nouveau reflex pro de Canon frappe fort là où ça fait du bien…

Attendu comme le Messie, le 5D Mark II impressionne avec son capteur Full Frame de 21,1 Mpix et son nouveau processeur.

Imaginez un appareil photo, suffisamment remarquable pour ne pas être mis à jour (physiquement) pendant trois ans. Vous obtenez le 5D, de Canon. Aussi, son successeur, le 5D Mark II, a-t-il une grande responsabilité. Satisfaire de grosses attentes. Il y aura forcément des déçus. Ceux qui auraient aimé voir un système de mise au point plus révolutionné qu’«évolutionné», pour utiliser un néologisme.

Pour autant, le 5D Mark II est une mise à jour de taille. A commencer par son boîtier, désormais estampillé «tout temps». A l’intérieur, la nouveauté l’est tout autant. Le capteur de 21,1 Mpix embarque 8,3 Mpix de plus que son prédécesseur. Il demeure évidemment Full Frame, 24×36 mm, ce qui permet d’utiliser les objectifs (EF, seulement) dans leurs vraies focales. Plus de coefficient multiplicateur à appliquer, comme c’est le cas avec des capteurs APS-C, un 50 mm est un 50 mm. Ce capteur serait une version améliorée de celui que l’on trouve dans le très haut de gamme Canon, l’EOS 1D Mark III. Evidemment, pour traiter une telle quantité d’informations, surtout que l’EOS 5D Mark II est capable de prendre jusqu’à 3,9 images/seconde, il est nécessaire de recourir à un nouveau processeur d’images. On retrouve donc le DIGIC 4, déjà présent dans le 50D, récemment annoncé.

L’arrivée de ce nouveau cerveau s’accompagne d’une nouvelle interface, similaire à celle du 50D, et surtout par une capacité surprenante à monter en ISO. Canon se cale dans les pas du dernier Nikon D700. Le fabricant nippon propose ainsi une fourchette d’ISO calibrée de 100 à 6400 ISO, avec la possibilité de pousser ces réglages vers le bas, à 50 ISO, et vers le haut, à 25600 ISO. Autant que le D700 et plus que l’EOS 1D Mark III, la référence absolue. Si on a pu observer que Nikon se sort très bien d’affaires avec des ISO élevées, il faudra voir ce que donne ce nouveau 5D. Canon annonce, quoi qu’il en soit, l’introduction de nouveaux algorithmes pour gérer et réduire le bruit. Toujours en ce qui concerne les ISO, une fonction Auto ISO fait son apparition. Activée dans tous les modes, sauf en manuel, elle règle les ISO pour que la vitesse d’obturation maximale soit limitée à 1 seconde.

Le nouveau processeur DIGIC 4 a également des répercussions sur la prise de vue Live View, via l’écran. En mode de visée directe, il est ainsi possible de prendre des photos sans bouger les miroirs, grâce au système de mise au point par contraste et non pas par détection de phases. Cette suppression du mouvement «mécanique» réduit évidemment le temps de latence entre la pression sur le déclencheur et la prise de vue. Un mode de mise au point grâce à la détection des visages est également intégré.

Le Canon EOS 5D Mark II marche également dans les pas du D90, de Nikon, en proposant un mode vidéo. Il fait toutefois mieux que ce dernier en réalisant des vidéos en Full HD (1920×1080 pixels). Canon n’utilise pas l’habituel AVCHD pour ces films, mais produit des fichiers au format .mov via le codec H.264 pour la vidéo et PCM pour l’audio. Le son est d’ailleurs enregistré en mono, mais une prise est prévue pour brancher un micro externe. Un haut-parleur est embarqué pour le cas où l’utilisateur prévisualiserait ses films.

Le 5D Mark II est également doté d’une sortie HDMI. Du côté de l’écran, une belle diagonale et une très bonne résolution (VGA), mais rien de surprenant. Canon ne pouvait pas faire moins, vu que certains appareils le proposent déjà. On pense notamment au Nikon D300 ou au Sony Alpha A700. En revanche, le 5D Mark II introduit une fonction nouvelle chez Canon, un détecteur de lumière ambiante, qui ajuste la luminosité de l’écran pour qu’il soit toujours le plus lisible possible. Il faudra voir ce que cela donne en extérieur très ensoleillé.

Ce nouveau reflex haut de gamme embarque également un nouveau mode dit «créatif automatique». Il prend en charge un grand nombre de réglages, ne laissant à la charge de l’utilisateur que quelques éléments, comme la gestion du flou d’arrière-plan. La question est de savoir si cette fonction débarquée du 50D a un réel intérêt pour le public visé, très professionnel. En revanche, ces utilisateurs très exigeants apprécieront plus le gain de 2% à 98 % de couverture pour le viseur. Les fans de Canon feront semblant de ne pas avoir vu l’Alpha 900 et son viseur qui couvre 100% du cadrage.

Enfin, le 5D Mark II est livré avec une nouvelle batterie. De la même taille que celle fournie avec le 5D premier du nom mais bien plus endurante, a priori, puisqu’elle semble délivrer une capacité de 1800 mAh. Pour le stockage des photos, le 5D Mark II est compatible avec les cartes Compact Flash I/II (UDMA). Il peut également lui être adjoint un accessoire pour transférer directement les clichés vers un disque distant ou vers un serveur FTP.

Cette nouvelle référence sera disponible à la fin du mois de novembre. Son prix est légèrement supérieur à celui du Nikon D700, mais bien inférieur à celui du 5D lors de sa sortie. Il sera en effet vendu à 2899 euros nu et à 3899 euros avec un objectif Canon 24-105mm f/4 L IS USM.

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Pierre FONTAINE