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Le MIT a développé la première version mobile d’un processeur à synapses artificielles

De la taille d’un confetti, le processeur intègre des memristors, une version « synaptique » des transistors. De quoi intégrer une (vraie) intelligence artificielle dans les smartphones du futur ?

Si les constructeurs de processeurs et de smartphones ainsi que les développeurs de logiciels nous vendent de l’IA à toute les sauces, en réalité les puces capables de réellement se comporter comme des cerveaux sont encore loin d’être disponibles. Des chercheurs du MIT semblent cependant avoir fait un pas dans leur développement en annonçant le premier « cerveau-sur-une-puce » (brain-on-a-chip) mobile. Le premier processeur neuromorphique qui pourrait rentrer dans un smartphone ?

La puce, qui mesure la taille d’un confetti, contient des dizaines de milliers de memristors qui se comportent comme autant de synapses artificielles (une synapse est une connexion entre deux neurones ou entre un neurone et une cellule). Par rapport à un transistor que l’on trouve dans les processeurs normaux, un memristor (ou transistor à mémoire) garde sa fonction programmée même après que le courant est coupé.

Théorisé en 1971, le memristor est considéré comme un composant fondamental aux côtés de la résistance, du condensateur et de l’inducteur – le transistor étant une « résistance de transfert », il appartient donc aux résistances. Et c’est aussi le Graal de l’informatique moderne : il consomme moins d’énergie pour fonctionner, s’avère plus rapide que les meilleures technologies de stockage modernes, ne perd pas ses informations quand le courant est coupé, etc. Un peu comme les neurones d’un cerveau en somme.

Les avantages de ce type de puce sont très importants, l’un des plus utiles étant sa rapidité de fonctionnement. « Imaginez relier un appareil neuromorphique (comme notre puce) à la caméra de votre voiture, et qu’elle reconnaîtrait la lumière et les objets pour effectuer des décisions de manière instantanée, sans avoir à se connecter à Internet », explique ainsi Jeehwan Kim, professeur associé d’ingénierie mécanique au MIT. Intégrées dans les voitures, les puces neuromorphiques pourraient donc les rendre vraiment autonomes quand les parties matérielles et logicielles seront matures.

Les premiers memristors ont été matérialisés pour la première fois en 2008. Intel développe de son côté Pohoiki Beach, une solution de la taille d’un serveur rack intégrant 768 processeurs Loiki pour un total de 100 millions de neurones. Quoique bien plus facile à intégrer dans des systèmes miniatures comme les smartphones, la puce du MIT n’en contient que quelques dizaines de milliers, quand le cerveau humain en contient… entre 86 et 100 milliards.

Sources : Nature via Engadget

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