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Le développement d’un métalangage sauvera-t-il la net économie ?

À terme, une réelle coopération devra s’établir. Un succès partiel, qui ne donnerait un avantage qu’à quelques entreprises dans une industrie ou dans un pays, n’est pas envisageable.

En cette période difficile pour les marchés boursiers, les technologies de l’information passent au second plan dans les priorités des chefs d’entreprises. En dépit des signes de reprise de l’économie américaine, cette situation ne semble pas devoir s’améliorer dans les prochains mois. Cependant, ne soyez pas dupe. La construction de la nouvelle économie est en cours. Mais il faudra être plus assidu pour réussir, particulièrement dans le B to B.Pour certaines entreprises, surtout pour celles ayant connu une croissance rapide ou ayant réalisé de nombreuses acquisitions, il y aura beaucoup de projets e-business internes permettant de réduire les coûts de fonctionnement et d’améliorer la qualité. Pour les autres, ayant d’ores et déjà un réseau informatique interne efficace, l’intérêt se portera sur un flux automatisé de l’information, associé à des processus d’optimisation des relations avec les partenaires, les fournisseurs et les consommateurs. C’est là que les choses deviennent intéressantes.XML, le langage informatique qui, à terme, permettra de tels projets, est de plus en plus répandu. Il permet d’établir des communications entre plateformes informatiques tout en conservant une flexibilité maximale. Certains l’appellent un métalangage, car son utilisation demande à chacun de définir ses propres termes ?” de créer sa propre version du XML. Par exemple, afin d’automatiser les flux d’ordres d’achats, ceux des factures et des autres formes de communication, une entreprise doit définir avec ses partenaires, fournisseurs et clients les codes-produits ou les codes-clients. Si le système informatique de la société est basé sur des codes à 6 chiffres alors que ses partenaires utilisent des codes à 7 chiffres, la communication sera particulièrement difficile sinon impossible.

Entre coopération et concurrence

Malheureusement, de nombreuses versions du XML ont été créées à la hâte durant la bulle internet. Les différentes versions ont proliféré sans aucune coordination. Pour certaines associations professionnelles, le processus de définition d’une norme, en termes de langage de communication, est à l’ordre du jour. Comme toujours, trouver un accord entre sociétés concurrentes est délicat.Cependant, les enjeux sont énormes ; particulièrement pour les entreprises ayant acquis, au cours des dernières années, des sociétés avec des standards de communication différents. Les associations professionnelles sont au c?”ur de conflits d’intérêt et sont souvent indécises entre coopération et concurrence. Chacune veut conserver, voire étendre, sa zone d’influence lors de ces discussions. Les associations de fournisseurs doivent travailler avec les groupements de consommateurs et, globalisation oblige, les associations professionnelles françaises doivent se concerter avec leurs collègues du monde entier. À terme, une réelle coopération devra s’établir. Aucun des acteurs ne peut se permettre un échec. Et un succès partiel n’est pas envisageable.Une fois les standards de langage de communication déterminés, la tâche ne sera pas achevée pour autant. L’automatisation des flux d’information entre entreprises est une source fantastique d’économie. Mais qui en sera le réel bénéficiaire ? À première vue, les grandes compagnies ont le plus à y gagner. Mais l’optimisation des flux d’information peut changer les équilibres en place. L’information, c’est le pouvoir. Conclure des accords permettant un partage efficace de l’information est un prérequis à toute amélioration des échanges commerciaux interentreprises. Mais la vraie question stratégique consiste à définir quelles informations seront partagées et lesquelles resteront confidentielles. La réponse à cette dernière question va sans aucun doute déterminer quels seront les vainqueurs de l’automatisation des flux dinformation.*directeur exécutif du William F. Achtmeyer Center for Global Leadership, à la Tuck School of Business à Dartmouth

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Christopher Trimble*