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Le conseil, nouvelle voie pour les commerciaux

Après les start up, les étudiants d’écoles de commerce rejoignent maintenant les éditeurs et les agences web.

Il y a deux ans, c’était la ruée vers le net. La plupart de mes camarades d’école se lançaient dans l’aventure des start up. Maintenant, depuis le krach, beaucoup d’entre eux reviennent sur le marché de l’emploi,”résume Philippe Nepomiastchy, diplômé de l’Ecole supérieure de commerce de Reims et consultant en stratégie auprès de la société Blue C. C’est un fait. Les employeurs, au premier rang desquels les éditeurs et les cabinets de conseil, raffolent de ces ” moutons à cinq pattes ” que sont les jeunes diplômés d’école de commerce acquis à l’informatique. En effet, depuis trois ans, certaines écoles, comme HEC, les ESC ou l’EM Lyon, proposent une telle spécialisation en dernière année (voir 01 Informatique, numéro 1612, page 68).Pour autant, ces jeunes commerciaux fraîchement recrutés sont-ils rapidement opérationnels ? Tout porte à le croire. Les entreprises cherchent à se rapprocher au plus tôt des futurs diplômés : ces derniers sont très souvent embauchés par les sociétés au sein desquelles ils réalisent leurs projets de recherche industriels ou effectuent leurs stages. Au final, donc, les formations qu’ils suivent en interne se retrouvent allégées. Elles le sont encore plus lorsque les employeurs participent aux ” comités scientifiques ” des écoles, ces tables rondes organisées pour définir les programmes de l’année à venir. Le but de l’opération étant d’adapter le contenu des cours aux attentes des recruteurs. “Cet accompagnement se traduit, dans 80 % des cas, par une embauche,”note Jean-François Fiorani, directeur des mastères spécialisés à l’ESC Grenoble, une école créée dès l’origine pour former les commerciaux à la technologie.

Posséder une solide culture informatique

L’insertion et, surtout, l’évolution professionnelle des jeunes commerciaux dans les entreprises peuvent être plus rapides encore : certaines formations, telles que le mastère proposé par le Ceram à la rentrée, s’adressent directement aux jeunes commerciaux déjà spécialisés en informatique. Objectif : “Permettre à ces juniors de briguer directement des postes de chef de projet,” explique Sylvia Seidel, responsable du mastère. Là encore, les enseignements ne se feront pas sans un fort partenariat entre le centre de formation et les entreprises (éditeurs ou constructeurs). Mais de tels accords ne condamnent-ils pas les jeunes diplômés aux seuls domaines de compétences recherchés par leurs futurs recruteurs ? Ce n’est pas la démarche des écoles, expliquent ces dernières. Loin de devenir spécialiste d’un produit, le technico-commercial doit posséder une solide culture informatique, liée au secteur de son entreprise – PGI, gestion de la relation client, commerce électronique, etc. Une culture digne de celle d’un consultant.Car c’est là une tendance lourde : “Depuis huit mois, suite aux déboires des start up, les juniors à profil commercial/informatique se sont massivement réorientés vers les activités de conseil,” commente Nicolas Doucerin, directeur du cabinet Solid Carrier. Une activité exercée pour le compte de grandes structures – Oracle, Lotus, Microsoft ou HP, – et d’agences web. “Le marché s’était emballé, explique Philippe Nepomiastchy. La raison lui revient. Les entreprises qui voulaient à tout prix être présentes sur internet ont maintenant besoin de savoir ce qu’elles peuvent y faire et en attendre.”

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Nicolas Wierzbicki