Passer au contenu

Le clan des siciliens

Servi par un scénario en béton, dans l’Amérique des années quarante, Mafia II est un vibrant hommage aux plus grands chefs-d’œuvre cinématographiques du genre, du Parrain aux Affranchis.

Dans ce jeu d’action ultraviolent, vous incarnez un fils d’immigré sicilien, Vito Scaletta, dans l’Amérique des années 40-50. Mafia II démarre alors que vous êtes surpris en flagrant délit de cambriolage. Arrêté, vous êtes envoyé en Europe pour combattre au côté des alliés, en Italie. Cette première mission sert d’apprentissage express au maniement des armes. Blessé en 1944, vous bénéficiez d’une permission d’un mois. À votre retour à Empire Bay (mégapole inspirée de New York) les choses ont changé. Joe, votre meilleur ami, a tissé des liens avec la pègre locale et vous obtient un certificat de démobilisation. Mafia II se compose de quinze chapitres dont la durée varie de quelques minutes à une heure. Comptez une quinzaine d’heures pour terminer l’histoire. Petit bémol, contrairement aux jeux de type GTA, une fois la dernière mission achevée, le jeu s’arrête. Mieux vaut donc avoir exploré méticuleusement la ville pour y trouver les objets bonus, notamment les cinquante authentiques couvertures de la revue Playboy, dont les pin-up, dénudées, reflètent les canons de beauté et l’ambiance de l’époque. Pour autant, Mafia II ne saurait être comparé à un clone de Grand Theft Auto. En effet, s’il n’offre pas une liberté d’action comparable à celle des titres de Rockstar, il se distingue par son scénario plus riche et plus noir. Au fur et à mesure de la progression de Vito dans la hiérarchie de la pègre, l’ambiance change et l’humour disparaît peu à peu. Dans la deuxième partie du jeu, l’atmosphère se dégrade, témoignant de l’état d’esprit des héros, confrontés à une violence accrue et dépassés par des événements qu’ils ont eux-mêmes déclenchés.

Des graphismes de haute volée

Mafia II se déroule sur deux époques : l’année 1944 marquée par les débuts de Vito en tant que malfrat et 1951, où il acquiert le respect avant de rencontrer des problèmes. Son passage en prison marque la transition entre ces deux périodes. Arrêté pour trafic de tickets d’essence, Vito est incarcéré dans un pénitencier glauque. Pour imposer le respect des autres détenus, il devra combattre à main nue. Grâce à une maniabilité irréprochable, les bagarres tout comme les affrontements à l’arme à feu sont agréables à mener. Il en va de même pour la conduite des véhicules, ces derniers pouvant être stockés dans un garage personnel. Évidemment, mieux vaut éviter de se faire prendre par la police locale, prompte à sortir les armes en cas de délit. Autre point fort : les graphismes. Très réalistes, ils restituent à merveille l’ambiance de l’époque, tant dans l’effervescence urbaine que dans le mobilier ou l’attitude des personnages. L’immersion est totale, d’autant que l’autoradio ou les juke-boxes distillent les titres originaux des artistes de jadis. Au final, malgré quelques défauts, Mafia II séduit par son ambiance noire savamment distillée. Néanmoins, en raison de la violence crue, le jeu est à réserver à un public mature.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Philippe Fontaine