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Le capital-risque américain boude Internet

Les investissements en capital-risque se sont effondrés outre-Atlantique pour atteindre 10,63 milliards de dollars au second trimestre 2001. Les activités liées à Internet, les jeunes pousses et la Silicon Valley n’ont plus la cote.

Dégringolade du Nasdaq, ralentissement économique et, désormais… baisse des investissements en capital-risque. Les Etats-Unis broient du noir et les dernières statistiques de la National Venture Capital Association (NVCA), un organisme qui regroupe plus de 400 sociétés d’investissement, confirment la tendance.Sur le second trimestre 2001, la NVCA a recensé 10,63 milliards de dollars (12,15 milliards d’euros) d’investissement en capital-risque, contre 27,17 milliards de dollars pour la même période de l’année 2000, soit quasiment trois fois moins.Le nombre de projets soutenus est également à la baisse, tout comme le montant moyen des sommes levées par les tours de table. La NVCA compte ainsi 982 opérations de capital-risque au second trimestre 2001, contre 1873 en 2000.Les financiers ont dégagé en moyenne une enveloppe de 10,83 millions de dollars (12,38 millions d’euros) par projet, à comparer aux 14,51 millions de dollars pour la même période de l’année dernière.

Retour à la case départ

Les chiffres du second trimestre 2001 n’ont fait qu’amplifier la tendance déjà négative des trimestres précédents, note le rapport de la NVCA. Entre janvier et mars 2001, les investissements en capital-risque avaient atteint 12,13 milliards de dollars, en baisse par rapport aux 20,99 milliards de dollars du quatrième trimestre 2000, et aux 28,59 milliards de dollars du troisième trimestre 2000, qui constituaient le plus haut historique.Au final, les investissements du premier trimestre 2001 sont du même niveau que ceux réalisés en début d’année 1999.Selon la NVCA, le total des fonds levés pour l’année en cours devrait donc atteindre 45 milliards de dollars (51,4 milliards d’euros), soit moins de la moitié du record enregistré en 2000 (92,9 milliards de dollars).

Internet désacralisé

Loin de tirer la sonnette d’alarme, Mark Heesen, président de la NVCA, estime que les investisseurs diversifient leur portefeuille de participation. Les fonds ne se concentrent plus dans le secteur high-tech, et encore moins dans des entreprises naissantes.Si les activités Internet sont encore en tête des secteurs privilégiées ?” 3,02 milliards de dollars au second trimestre 2001 ?”, elles ne représentent plus que 28,4 % de l’ensemble des sommes investies en capital-risque. A comparer avec les 34,3 % et les 48 %, respectivement attribués aux entreprises du Net au premier trimestre 2001 et au second trimestre 2000.Les sociétés spécialisées dans les logiciels et les services informatiques arrivent en seconde position, avec 2,22 milliards de dollars investis (2,55 milliards). Enfin, les entreprises de communication et de médias sont les troisièmes bénéficiaires, avec 1,87 milliard de dollars.En très forte haute, le médical, qui représente 9,6 % des levées de fonds, contre 2,5 % l’an dernier. Curieusement, les biotechnologies restent quant à elles plus ou moins stables, à 4,21 %.

Mauvais temps pour les start-up en recherche d’amorçage

Plus symptomatique : 55 % des investissements du second trimestre 2001 concernaient des projets en phase d’expansion (pour la plupart en second tour de table), contre 47,4 % au premier trimestre. En revanche, seules 20 % des levées de fonds concernent des jeunes pousses en phase d’amorçage, tandis que 19 % des investissement ont été attribués à des entreprises bouclant leur troisième ou quatrième tour de table.Conséquence de ce coup de froid, la Californie et New York, qui sont les viviers des activités Internet et de l’e-commerce aux Etats-Unis, suscitent de moins en moins l’intérêt des investisseurs. Le Nord de l’Etat de Californie ?” où se trouve la Silicon Valley ?” a capté 29,6 % des 10,63 milliards de dollars investis au second trimestre 2000, contre une part de 34,1 % sur la même période de lannée 2000.

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Gérald Bouchez