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L’e-business s’installe dans la durée

Le redémarrage en flèche de l’investissement dans les systèmes d’information ne se produira pas en 2003. Les choix technologiques se mûrissent.

Les économistes des entreprises du CAC 40 interrogées sont clairs : les investissements en systèmes d’information ne seront pas prioritaires en 2003. En effet, sur quatorze sociétés qui ont répondu, quatre ne prévoient pas de croissance, sept envisagent une stabilité, et trois pensent augmenter leur investissement informatique, dans son sens le plus large. “Il sera de l’ordre de +5 % concernant le développement d’application et la formation”, indique Thibault de Tersant, directeur financier chez Dassault Systèmes. Michel Delattre, responsable informatique au Crédit lyonnais, estime que la relative stabilité de l’investissement s’explique par le fait que “d’ici deux ou trois ans, les sociétés qui investissent déjà atteindront un niveau technologique suffisant. Il n’est donc pas nécessaire pour elles de poursuivre une croissance de l’investissement “. Les sociétés ne se désintéressent donc pas des NTIC. Bien au contraire. Mais elles tentent de les intégrer dans leur stratégie. Elles ont pris conscience qu’internet détient un fort potentiel de création de valeur, et devient un facteur de concurrence et de différenciation. “Aujourd’hui, intégrer un e-business performant est devenu un défi pour ces entités”, confie Philippe Cavat, conseiller en stratégie et management chez Secor, cabinet de conseil en entreprise. “Il y a deux ans, elles s’y étaient introduites en urgence, sans discernement, et nombre de projets avaient échoué. Pour l’heure, elles sont en phase d’organisation dans un marché qui se structure après la disparition de nombreuses start-up”, ajoute-t-il.

Besoin d’un objectif clair

Un secteur complexe et qui pose une problématique essentielle : son impact économique. “Il est difficile d’évaluer le retour sur investissement de tels projets, mis à part en “buy side” [relation avec les fournisseurs, ndlr], indique Philippe Cavat. “L’in side” [relation avec les salariés] et le “sell side” [relation avec les clients], domaines porteurs, sont très peu développés, au désavantage des sociétés.” C’est pourquoi huit entreprises européennes et nord-américaines ont commandé une étude au cabinet Secor. Parmi celles-ci, quatre sont françaises : AGF, AXA, France Telecom et La Poste. Objectif : comprendre pourquoi et comment certaines sociétés réussissent leur stratégie e-business alors que beaucoup échouent. L’étude a porté ainsi sur cinquante entreprises, et soixante-dix-huit projets d’e-business ont été analysés et classés par types d’application : automatisation des ventes, approvisionnement électronique, gestion de la relation client, intégration des systèmes d’information client-fournisseur, et sites informationnels.Cette étude nous apprend qu’il n’existe pas d’applications miracles qui garantissent le succès mais qu’elles génèrent toutes de la valeur. L’e-business est bénéfique quand il répond à des buts stratégiques clairs et ambitieux. L’essentiel est de coordonner et de piloter le projet en continu pour répondre à tous ses objectifs visés : création, développement et protection de marchés, qualité du fonctionnement et de l’offre, connaissance des clients, coordination et établissement de partenariats. Et si l’e-business était finalement aujourd’hui pour l’entreprise un process comme un autre ?

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Sandra Salcioli