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Le Britannique WPP joue la carte du high-tech

Le groupe britannique a clairement mis le cap sur les investissements dans les nouvelles technologies en rachetant des start-up dédiées aux nouveaux médias.

L’économie en réseau est un passage obligé pour une agence comme WPP, éclatée en 80 filiales, avec plus d’un millier de bureaux dans le monde et 55 000 employés. ” L’utilisation d’internet n’a pas pour vocation à centraliser le groupe “, avertit cependant Eric Salama, directeur de la stratégie et patron de la filiale WPP.com. “L’objectif est de conserver l’indépendance de nos filiales, tout en renforçant l’usage d’internet. Celui-ci devient un média essentiel pour notre métier, comme la télévision l’est pour la pub, ou la presse pour les agences de communication.” Et de reprendre : “Jusqu’à présent, nous avons encouragé les gens à s’intéresser davantage aux activités numériques, en intégrant à notre réseau des sociétés spécialisées dans la high-tech.” Exemple : la création d’Alexander Ogilvy Public Relations, né de l’intégration du spécialiste de la communication en ligne Alexander à l’agence Ogilvy. Pour l’anecdote, la patronne de la filiale, Pam Alexander, était récemment à la une du magazine Forbes : elle figurait dans la liste des personnages clés de ce que le magazine américain a appelé ” le-gang ” de l’économie numérique dans un de ses derniers numéros.De fait, l’intérêt de WPP pour internet s’est accentué avec la création en 1999, de WPP.com, la filiale chargée de coordonner les activités de nouvelles technologies du groupe. Ses priorités ? Renforcer les activités déjà existantes, accélérer la transmission des informations sur les nouveaux médias, accroître la palette des outils interactifs et surtout, d’investir de nouveaux domaines d’activités que le groupe juge cruciaux pour l’avenir : le peer to peer, ou encore les développements sur la recherche en ligne. Parmi les investissements les plus importants figurent aujourd’hui Ogilvy Interactive, Digital at JWT (très active aux États-Unis) et Intelliquest, un cabinet spécialisé dans les études sur les nouvelles technologies. WPP.com a aussi pris des participations minoritaires dans des sociétés comme Syzygy au Royaume-Uni, United Media en Allemagne, et Netforce, une agence web en France. L’année dernière, ces trois entités se sont transformées pour donner Syzygy AG, un des leaders européens du service en ligne.WPP a également réalisé un certain nombre d’investissements directs dans des sociétés de B to B. Par exemple, Intraspect, spécialiste des logiciels de connaissance de management, mais aussi Concept, le numéro 2 allemand du développement sur internet, sans oublier E-reward, (e-mail) et Imagine (e-CRM). La liste n’est pas close : au total, ce sont près de 200 millions de dollars (227 millions d’euros) qui ont été investis dans ces start-up. Et, pour la seule année 2000, les revenus issus des activités numériques ont rapporté près de 300 millions de dollars.fin de faciliter les retombées d’internet au sein de WPP, les principaux dirigeants des filiales “nouveaux médias” participent au conseil d’administration de WPP.com. Ils représentent une cinquantaine de personnes au total. Par ailleurs, certaines acquisitions contribuent aussi à la gestion courante des affaires : le O & IBM Solution Centre, pour ne citer que lui, est un lien extranet qui facilite la liaison de l’agence avec tous les services marketing d’un client comme IBM. “Il permet également à chacun de suivre les campagnes, les derniers comptes rendus de réunions et le travail en cours, précise Éric Salama, ces pratiques sont désormais monnaie courante pour tous nos grands comptes.”n interne, WPP a mis en place des forums d’échanges interfiliales, baptisées knowledge communities. Ainsi, The Store est un réseau intranet qui permet de regrouper les collaborateurs en charge du secteur de la distribution chez WPP (soit près de 1 000 personnes). Les participants viennent de toutes les disciplines, de la publicité au merchandising en passant par le conseil et la création de style dans les magasins. Ces groupes se réunissent plus d’une dizaine de fois dans l’année, avec ou sans leur client, pour discuter des derniers projets ou des avancées technologiques recensées dans le secteur. Enfin, du côté des retombées directes pour le groupe, le rachat d’Intraspect a permis d’améliorer les connaissances en matière de management et de mettre en place un système d’échange d’emplois en ligne dans les différentes filiales.

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Pauline Damour, à Londres