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L’analyse réseau à la rescousse du monitoring e-business

Signaler une dégradation des performances, c’est la raison d’être des logiciels de mesure des temps de réponse de bout en bout. Mais, diagnostiquer l’origine des problèmes nécessite des outils d’analyse du trafic applicatif.

La supervision des niveaux de service e-business célèbre le mariage de la qualité de service réseau et de la gestion des niveaux de services orientés métiers. Le tout sur fond de montée en puissance de deux techniques réseaux : la mesure des temps de réponse Web ou applicatifs, et l’analyse des flux applicatifs.Ces techniques réseaux ne seront correctement exploitées qu’en renfort des outils de supervision systèmes et applicatifs. Car il ne suffit pas de constater les dysfonctionnements ou les risques de dégradation de temps de réponse. Il faut en identifier rapidement les causes, et, pour cela, recouper des informations relatives aux composants réseaux, systèmes et applicatifs.Les outils de mesure de temps de réponse de bout en bout sont un maillon important des solutions de supervision des contrats de service, voire de supervision proactive. Ils aident à diagnostiquer les causes d’une dégradation de performances. Ainsi, avec Patrol End-to-End Response Timer, de BMC Software, les transactions e-business sont découpées en étapes (connexion, accès à un moteur de recherche, ajout de produits dans un chariot, etc.).

Des solutions de ” sniffage applicatif “

Le suivi du temps d’exécution de chaque étape circonscrira la source d’un problème. Mais ce sera un simple dégrossissage. Il faudra s’intéresser aux flux applicatifs. Cette tâche est dévolue aux outils de “sniffage applicatif”. S’apparentant aux analyseurs de protocoles, ceux-ci suivent les flux applicatifs de niveau 5 à 7. Ce sniffage est né avec le client-serveur, avant d’être transposé au monde Internet, la référence étant Compuware, avec Network Vantage. Cette discipline a été étendue au Web grâce, également, à Candle, Mercury et Auditec. Ceux-ci s’étaient intéressés aux performances des serveurs Web avant de s’attaquer aux temps de réponse e-business de bout en bout et au diagnostic réseau. Le sniffage de trafic e-business a aussi bénéficié des efforts des spécialistes du monitoring IP, tels Sniffer Technologies et NetScout.Les fonctions de mesure des temps de réponse et d’analyse des flux applicatifs s’intégreront-elles aux solutions de gestion de performance e-business ? Certains éditeurs, Dirig Software, Mercury, et Response Network, notamment, explorent cette piste. Leurs plates-formes combinent robots de mesure des temps de réponse et sondes réseaux, systèmes ou applicatives. Elles ne se caractérisent pas encore par des capacités de monitoring étendues, mais elles soulignent une tendance forte de la gestion des niveaux de service e-business.

Des outils réseaux intégrés

Les spécialistes de la gestion de performances en viennent donc à s’étoffer par le biais de rachats ou de partenariats. Un exemple ? Le français Sysload intégrera les outils réseaux d’Auditec à son offre de supervision système et de gestion des niveaux de service. Auditec, jusqu’ici connu pour NewTest, son logiciel de mesure des temps de réponse, vient de sortir un outil de diagnostic réseau, IP Analyser. Dès lors, Sysload dispose, au moins sur le papier, des moyens d’analyse des performances e-business.Ira-t-on vers des produits de diagnostic polyvalents et prêts à l’emploi ? On peut en douter, vu l’effort d’intégration que requiert une solution de monitoring complète. Rien n’empêchera, bien sûr, les grands de l’administration système que sont BMC, CA, Candle, HP et Tivoli de fournir l’ensemble des briques logicielles. À condition, toutefois, qu’ils comblent certaines lacunes. BMC a ainsi dû se renforcer dans le domaine du monitoring réseau. Pour surveiller les temps de réponse Web et applicatifs, l’éditeur s’était doté d’un outil Web, Patrol for Internet Services, avant de sortir Patrol End-to-End Response Timer. Ce dernier exploite des robots d’enregistrement des transactions e-business avant de les rejouer automatiquement.On circonscrira ainsi le foyer de certains problèmes. Un robot placé dans chacun des sites d’un Intranet ou d’un Extranet déterminera si les dégradations de performances ont une origine locale ou non. Mais, pour aller plus loin, il faudra d’autres produits BMC, tels la console de supervision Patrol et les modules de connaissance à placer auprès des composants e-business stratégiques. Encore récemment, cette approche avait un point faible : Patrol avait été conçu pour monitorer les serveurs et les applications, mais pas les composants réseaux et les flux applicatifs. Ce défaut a été partiellement corrigé, grâce à l’acquisition de Perform et de ses outils de monitoring réseau DashBoard.

Repérer les causes de la dégradation

À l’inverse de BMC, Compuware avait une forte compétence du diagnostic réseau. Il avait cependant dû renforcer les capacités d’intégration de son outil Network Vantage avec d’autres outils de mesure de temps de réponse et de supervision système. Network Vantage s’appuie sur des sondes qui ont une triple mission : identifier les flux applicatifs (2 200 signatures applicatives sont reconnues) ; les superviser (identifier les flux perturbateurs et les causes de congestion réseau) ; et chronométrer les temps de passage des échanges applicatifs (pour calculer des temps de réponse partiels). Ces sondes analysent des conversations applicatives, c’est-à-dire les échanges entre deux machines, entre un client et le serveur Web, par exemple, entre ce serveur et la base de données, etc. Une sonde Network Vantage n’a donc qu’une vision partielle et statistique des processus. Elle renseignera la console centrale sur le temps de transit moyen d’un flux applicatif donné à travers soit un serveur, soit un routeur, soit un lien LAN ou WAN, à charge pour la console d’identifier tout écart par rapport à la normale. L’outil ne mesure pas des temps de réponse de bout en bout ni ne supervise des transactions e-business précises – c’est l’objet de deux autres produits, Application Vantage et Client Vantage. Il diagnostique les causes d’une dégradation, qu’elles relèvent d’une congestion réseau, d’un dysfonctionnement serveur (le diagnostic étant précisé à l’aide du superviseur Server Vantage), ou même d’un défaut de conception de l’application qui, par exemple, ne serait pas optimisée pour les échanges à travers des liens WAN.

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Thierry Jacquot