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L’accès Internet mobile : arrêt sur image

À en croire le retentissement donné au récent accord entre Microsoft et Ericsson, et au bruit fait autour de Wap, les observateurs du marché tiennent pour…

À en croire le retentissement donné au récent accord entre Microsoft et Ericsson, et au bruit fait autour de Wap, les observateurs du marché tiennent pour acquis que les prochaines années verront l’avènement de ce que Nokia nomme déjà “l’Internet mobile”, c’est-à-dire l’accès à Internet avec des téléphones cellulaires d’une toute nouvelle génération. Vous seriez sans doute surpris si je n’étais pas d’un avis contraire. En fait, je crois effectivement que nous utiliserons un accès Internet depuis notre portable high-tech, mais je pense aussi que cette perspective doit être tempérée par deux constats : ce ne sera pas pour tout de suite ; de nouvelles catégories d’applications vont s’ajouter à l’arsenal Internet à côté de l’e-mail, du Web et des news (clairement, le Wap ne sera pas une autre façon d’accéder au Web ). Voyons d’abord la question du délai. Comme toujours, on oublie que rien ne se passe comme prévu avec l’informatique, et surtout pas avec les chroniques de succès (trop) annoncés. L’effervescence actuelle autour de l’Internet mobile me rappelle les prévisions délirantes que faisaient déjà les mêmes observateurs pour la télévision interactive. Et qu’avons-nous eu en fin de compte ? Rien. Pourtant, ce n’était pas faute d’investissements conséquents provenant de parrains prestigieux. Voici que nous assistons aujourd’hui au même scénario, et il faudrait y croire ? L’histoire ne se répète pas forcément à l’identique mais, cette fois encore, il y a de sérieux obstacles à surmonter, tant sur le plan technique qu’économique, avant de pouvoir bénéficier d’un accès Internet à haut débit, et mobile. Tout d’abord, il s’agira d’investir lourdement pour mettre le réseau GSM actuel en conformité avec la norme UTMS (le haut débit pour les mobiles), ce que les opérateurs de téléphonie ne peuvent ni ne souhaitent, car ils sont trop soucieux de voir s’accroître la concurrence et s’allonger le délai prévu pour récupérer leur mise. Il faudra donc se contenter du GPRS (bande passante moyenne) pour au moins 5 ans. Et c’est là que les ennuis techniques apparaissent : le GPRS exige une plus importante densité du réseau de cellules (ce qui limitera son déploiement aux zones urbaines dans un premier temps). Mais ce n’est pas tout, l’augmentation de la bande passante n’est pas sans conséquence, elle se fait forcément au détriment de la mobilité. Cela signifie qu’il sera impossible de rester connecté en permanence dans un TGV par exemple. Un tel handicap physique induit d’autres modes d’utilisation qui restent à découvrir, et à vendre Voilà pourquoi l’Internet mobile va mettre plus de temps que prévu à sinscrire dans notre paysage.

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La rédaction