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L’académie de Lille déploie l’EAO à grande échelle

Soucieuse de s’adapter aux nouvelles technologies, l’académie de Lille met en place un système d’enseignement assisté par ordinateur avec une prise de contrôle des postes à distance.

En mars 1998, le recteur de l’académie de Lille décide de lancer un projet baptisé Pupitre du XXIe siècle. Le cahier des charges est clair : chaque élève de l’académie doit disposer d’un ordinateur relié au réseau de l’école, lui-même connecté à celui de l’académie. L’instituteur, ou le professeur, doit pouvoir visualiser le poste de son élève et en prendre le contrôle sans avoir à se déplacer dans la salle de classe. Ce projet unique en France sera appliqué dans les 40 000 classes des écoles, collèges et lycées de l’académie. Dans une première phase d’expérimentation, qui durera jusqu’en 2001, différentes solutions sont mises en ?”uvre afin de tester le matériel. Pour le réseau, Paul-Émile Martin, pilote du projet, a hésité entre des liaisons classiques et des liaisons radio : “Nous avons évalué les coûts pour équiper une classe en technologie sans fil radio et en câble. La première revenait à près de 140 000 F ht (21 343
?
) avec un débit de 2 Mbit/s, alors que le câble coûtait 40 000 F ht (6 098
?
) pour 10 puis 100 Mbit/s, travaux de câblage compris”. Meilleur débit, meilleur coût : le câble l’emporte.
Pour le matériel, l’appel d’offres est lancé auprès de Bull, IBM, Apple… Entre-temps, Lucent, accompagné de Bull et Wyse, propose d’équiper une salle de classe du collège Jean-Jaurès d’Étaples en liaison radio pour un coût de 70 000 F (10 671 ?). La salle est opérationnelle au mois de juin 1998. “Malheureusement, les débits étaient insuffisants et il fallait tout de même câbler la salle pour alimenter les postes des élèves en électricité”, explique Paul-Émile Martin. La solution du réseau sans fil est donc abandonnée définitivement.

Un outil en renfort pédagogique

À ce jour, 40 salles sont équipées et câblées dans 10 écoles et 28 collèges. L’académie teste diverses configurations : iBook ou iMac d’Apple, serveurs Bull et terminaux Wyse équipés de Windows 98, serveurs HP ou serveurs et terminaux Siemens. Le tout est connecté au serveur de l’académie par Internet. Pour la prise en main à distance, le choix se porte sur Net Support Manager, de l’éditeur anglais PCI, pour tous les postes terminaux. D’autant que PCI accepte de traduire le logiciel en français et de l’adapter à l’enseignement. Il finalise la nouvelle version, Net Support School, en novembre 1999. Les postes Apple sont administrés à distance avec le logiciel Anat du constructeur-éditeur.
À terme, 30 % des cours, toutes matières confondues, seront dispensés sur des postes informatiques. “Depuis son écran, le professeur suit le travail de ses élèves sans que ceux-ci s’en aperçoivent. Il peut également indiquer à chacun, par un message, ses éventuelles erreurs, explique Paul-Émile Martin. Le professeur peut non seulement montrer son écran à ses élèves, mais aussi celui d’un autre élève “. En ce qui concerne le choix du matériel, la simplicité, la facilité de maintenance et la sécurité qu’offrent les terminaux légers ont séduit le pilote du projet. Pour le moment, ce sont les terminaux de Siemens qui sont en tête de liste.

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CLAIRE RICHARD