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La vitesse des processeurs, un miroir aux alouettes

Les processeurs vont de plus en plus vite, c’est vrai. Mais les PC ont du mal à suivre.

Dans le monde des processeurs, la course aux gigahertz, même si elle s’est un peu ralentie ces derniers mois, reste toujours un sujet de prédilection pour les amateurs de haute technologie. Les points marqués, dans cette course sans
fin, par les deux géants, ?” Intel et AMD ?” sont soigneusement comptabilisés par les amateurs de records.Et pourtant… En dépit de ce que nous annoncent les publicitaires, l’accélération du processeur n’a qu’une influence assez faible sur la rapidité générale de votre ordinateur.Réfléchissons un peu : à l’exception notable des jeux ou du calcul d’images de synthèse, quels logiciels, aujourd’hui, nécessitent une puissance de calcul capable de mettre ‘ à genoux ‘ un processeur cadencé à
plus de 3 GHz ?Dans l’écrasante majorité des cas, ce n’est pas le processeur qui se fait attendre… mais le disque dur, de plus en plus sollicité par les logiciels lourds. Or, la vitesse des disques progresse beaucoup plus lentement que celle des
processeurs. Le jour où des cartes mémoire seront assez rapides et ?” surtout ?” assez économiques pour concurrencer les disques durs, le progrès sera vraiment sensible.Ce remplacement d’un élément mobile, lourd, fragile, gourmand en énergie et lent… par un composant fixe nous fera gagner sur tous les tableaux.Paradoxe récurrent : il y a, depuis longtemps, un décalage constant entre les progrès du matériel… et ceux du logiciel. Ainsi, les processeurs récents sont capables d’effectuer plusieurs jeux d’instructions simultanément. Le
mode ‘ pipeline ‘ et le double c?”ur sont autant de tentatives des constructeurs pour permettre à leurs puces d’anticiper les prochaines instructions afin de gagner un peu de temps (je schématise, bien entendu).Mais pour que cette anticipation se traduise par une réelle accélération il faut que le logiciel et le système d’exploitation soient spécifiquement conçus dans cette optique. Ce qui, convenons-en, n’est pas le cas aujourd’hui.Alors, les processeurs récents sont un peu comme des Ferrari que l’on ferait rouler sur des circuits tortueux : leur vitesse est largement sous-exploitée.* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur IndividuelProchaine chronique vendredi 27 janvier

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Etienne Oehmichen*