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La qualité de service réseau bénéficie aux utilisateurs finals

L’expansion des réseaux et le nombre croissant d’applications qui s’y croisent obligent les entreprises à mesurer et à contrôler les flux avec des solutions de QoS.

Qu’il soit interne ou externe, le service qui assure la gestion d’un réseau informatique doit justifier ses coûts et ses investissements. Le seul moyen existant passe aujourd’hui par la garantie d’un certain niveau de qualité de service (QoS, pour Quality of Service). Cette garantie exige, d’une part, une bonne connaissance des flux de données qui transitent sur le réseau – ainsi que de leur importance – et, d’autre part, la ma”trise effective de la bande passante fournie. C’est pour répondre à ces besoins que les éditeurs ont mis sur le marché des logiciels de gestion de la qualité de service capables de mesurer et de surveiller les performances du réseau, et de les ajuster en fonction du contrat de niveau de service choisi.

Vérifier la disponibilité et les temps de réponse

Au cours du premier semestre de 1999, FranceNet, hébergeur et intégrateur de services critiques, a mis en place Netcool, la solution développée par l’éditeur britannique Micromuse. “Ce que nos clients attendent, c’est une disponibilité à 100 % et de bons temps de réponse, explique Sébastien Gioria, directeur technique de FranceNet. Nous ne leur fournissons pas encore une vue directe sur leurs données, mais cette évolution est prévue. Les clients pourront alors voir en direct l’état de leur hébergement.”



Pour l’ANPE, la qualité de service destinée aux utilisateurs finals (environ 16 000 au total) est au c?”ur du choix de Newtest Veil d’Auditec. “Nous avons signé des contrats de service avec les vingt-deux directions régionales de l’ANPE. L’objectif est de leur garantir la qualité du réseau, de bons temps de réponse pour les transactions et des applications disponibles”, explique Hervé Touati, responsable du département réseaux et télécoms de l’ANPE.
La société de Bourse Ferri (filiale du groupe financier néerlandais ING Barings) a retenu BusinessBridge, de Systar, pour ses besoins de QoS. Elle a mis en place des services télématiques (Minitel, logiciel Kiosque Micro, Internet) pour accéder directement aux marchés financiers. “Les marchés financiers sont exigeants, explique Bernard Deygas, directeur du département On Line de cette société. Les clients sont sensibles. Nous gérons leurs portefeuilles et il faut pouvoir faire de la simulation de problèmes.” L’application est là pour surveiller les processus métier et vérifier que les attentes de l’entreprise sont satisfaites. “La solution analyse le cycle des transactions. Elle nous permet d’intervenir avant qu’il soit trop tard, puisque nous avons une vision de la dégradation de la qualité de service avant qu’elle se produise”, poursuit Bernard Deygas.
Les solutions de QoS répondent aux besoins des entreprises qui signent des contrats par lesquels elles s’engagent envers leurs clients, internes et externes, sur des niveaux de service ou de disponibilité. Les différentes applications s’interfacent avec n’importe quel type de réseau. Des sondes logicielles, placées sur les serveurs ou à des points clés du réseau, envoient les informations à un poste de travail spécialisé, en général un PC assez puissant. En cas d’alerte, la solution avertit l’administrateur, par e-mail, pager, émission d’un ticket d’incident, etc.
L’objectif est de permettre à l’entreprise de présenter à ses clients des graphiques pour analyser de façon claire les performances des systèmes qu’ils utilisent. Sur ce point, ces solutions complètent les plates-formes de supervision, telles que CA Unicenter, Tivoli ou HP OpenView, qui répondent aux besoins des administrateurs du système d’information.
Les systèmes de QoS ne sont pas particulièrement complexes à mettre en ?”uvre. Ils ne demandent qu’une petite semaine de formation. “Il faut bien conna”tre son réseau, ses différents systèmes et avoir des connaissances en administration Unix et en SQL”, précise tout de même Sébastien Gioria, de FranceNet.
À l’ANPE, les centres régionaux sont considérés comme des clients par la direction informatique, qui s’est engagée sur la disponibilité et les temps de réponse. Ces derniers ne doivent pas dépasser 3 secondes pour 90 % des applications. “Avec l’application, les administrateurs présents dans les sept centres techniques de l’ANPE, qui desservent les vingt-deux régions, peuvent surveiller et tester plusieurs régions à la fois. Ils exécutent des scénarios qui simulent le comportement d’un utilisateur et mesurent les temps de réponse ainsi que la disponibilité de chaque application par rapport à une transaction type.”

Des outils efficaces représentant un investissement lourd

Si les utilisateurs sont satisfaits de ce type d’outils, ils attendent cependant quelques améliorations. Hervé Touati, de l’ANPE, le confirme : “Ces systèmes permettent seulement de donner une idée globale de la qualité de service. Pour être exhaustif, il faudrait une sonde sur chaque poste et mesurer en continu les flux, ce qui aurait finalement pour conséquence d’écrouler le réseau.”D’autres évoquent également la lourdeur et le manque de flexibilité. “La solution
se rapproche d’un système de contrôle industriel, argumente Bernard Deygas, directeur du département On Line de Ferri. De plus, notre activité, la Bourse en ligne, évolue en permanence, ce qui nous oblige à faire progresser notre solution en conséquence.” Vient enfin la question du prix : les offres vont de 150 000 à plus de 1 million de francs (de 22 900 à 152 500 euros) selon le type et l’envergure du processus métier à gérer. “Même si elles remplissent bien leurs missions, ces solutions restent hors de portée des PME”, confirme Sébastien Gioria, de FranceNet. De l’avis des fournisseurs, les outils de QoS s’adressent pourtant à toutes les entreprises, y compris aux PME, pour lesquelles la qualité du flux de données est importante.

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PIERRE BOUVIER