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La place de marché aux esclaves

Un site Web propose de louer des développeurs et permet aux donneurs d’ordres de surveiller leur productivité. Big Brother version Web 2.0.

La globalisation, dans ce qu’elle a de plus terrifiant, a trouvé son site. Lancée il y a quelques mois aux Etats-Unis, la place de marché oDesk propose de louer, à plus ou moins 15 dollars de l’heure, des développeurs PHP, .Net,
Java ou XML. Bien sûr, il s’agit, pour l’essentiel, d’indépendants vivant dans les pays où la main-d’?”uvre est bon marché (l’Inde, la Chine, l’Ukraine ou la Russie). Sur ce terrain, oDesk se rapproche de concepts plus anciens, tel celui du
vétéran Rent-a-coder.Mais il va beaucoup plus loin. En effet, oDesk fournit au donneur d’ordres tous les outils pour suivre en temps réel l’avancement du projet : webcam, captures d’écran prises à intervalles réguliers et taux d’activité (nombre de
clics, mouvements de souris). Le contrôle du prestataire devient permanent. A partir de ces données statistiques, le site délivre un tableau de bord qui compare la productivité des différents intervenants, puis les note comme de vulgaires vendeurs
d’eBay. Alors que l’un des avantages du statut d’indépendant est de s’affranchir d’une tutelle pesante et de s’organiser comme on l’entend.Le développeur de demain aura-t-il l’?”il (virtuel) de son patron rivé sur lui ? Big Brother version Web 2.0. Pour bien sélectionner le pays du prestataire, nous conseillons aux clients d’oDesk la lecture de la dernière étude
de NeoIT. Ce cabinet américain a évalué l’attractivité des principales places offshore en fonction du coût, mais aussi de la langue ou des facteurs de risque. Le village global se resserre.* Grand reporter à 01 Informatique

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Xavier Biseul*