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La justice britannique refuse finalement d’extrader Julian Assange vers les États-Unis

Outre-Atlantique, Julian Assange se trouve sous le coup de poursuites lancées sous la présidence de Donald Trump. Un recours est encore possible. 

Le verdict était attendu, il est tombé lundi 4 janvier 2021. La justice britannique refuse l’extradition du fondateur de Wikileaks, Julian Assange vers les États-Unis où il est poursuivi pour espionnage après la publication de centaines de milliers de documents confidentiels. Toutefois, cette décision rendue par la juge Vanessa Baraitser, à la cour criminelle de l’Old Bailey de Londres, est susceptible de recours. La bataille judiciaire ne pourrait ne pas s’arrêter au Royaume-Uni…

Un « terroriste high-tech »

Une autre inconnue est l’attitude de l’administration du futur président américain Joe Biden à l’égard du fondateur de WikiLeaks. Pour l’instant, Julian Assange se trouvait sous le coup de poursuites lancées sous la présidence de Donald Trump. Sous son prédécesseur Barack Obama, qui avait Joe Biden pour vice-président, la justice américaine avait renoncé à poursuivre le fondateur de WikiLeaks. Mais il y a tout juste dix ans, celui qui accédera dans moins d’un mois la Maison-Blanche avait comparé Julian Assange à un « terroriste high-tech ».

Il risque d’être « enterré vivant »

L’avocate Stella Moris, avec qui Julian Assange a eu deux enfants, a souligné dans une interview parue dimanche dans le journal allemand Der Spiegel qu’à la prison londonienne de haute sécurité de Belmarsh, où il est détenu, « il n’a vu aucun de ses avocats depuis mars ». « La défense de Julian en a été sérieusement handicapée », a-t-elle dénoncé dans le journal allemand.

Mais « la situation à la prison de Belmarsh n’est rien comparée aux conditions de détention auxquelles il serait soumis aux États-Unis s’il était extradé », a-t-elle affirmé, estimant que Julian Assange serait alors « enterré vivant ». L’Australien risque aux Etats-Unis 175 ans de prison pour avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan.

Les États-Unis reprochent au fondateur de WikiLeaks d’avoir mis en danger des sources des services américains, accusation qu’il conteste. Parmi les documents publiés figurait une vidéo montrant des civils tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007, dont deux journalistes de l’agence Reuters. Il revient à la justice britannique de déterminer si la demande américaine d’extradition qui lui est soumise respecte un certain nombre de critères légaux, et notamment si elle n’est pas disproportionnée ou incompatible avec les droits humains.

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M. S.-R. avec AFP