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La fonction antipub de la Freebox provoque une vive polémique

Installée et activée par défaut, la fonction antipub de Free provoque l’indignation chez les éditeurs de presse et les agences de publicité. D’autres saluent l’audace de l’opérateur. Fleur Pellerin compte réunir les parties concernées.

A nouveau, Free a décidé de tout chambouler. Hier après-midi, l’opérateur a annoncé la mise à jour du firmware de la Freebox Revolution. Dans la catégorie « Améliorations », il indique l’ajout « d’une option adblocker permettant de bloquer des publicités (bêta) ». Les tests effectués par certains de nos confrères – dont PCinpact et ZDnet – révèlent que cette fonction est activée par défaut, ce qui est plutôt inhabituel pour ce type de fonctionnalités. Par ailleurs, le blocage ne semble pas, pour l’instant, pleinement opérationnel. Il agit sur tous les sites visités d’une Freebox Revolution, quel que soit le navigateur utilisé, mais il est partiel et aléatoire. Sur certains sites, les bandeaux disparaissent mais pas sur d’autres. Idem pour les publicités de type Google AdWords.      

L’ajout d’une fonction antipub a immédiatement provoqué un vif débat sur le web et les réseaux sociaux. Une vague d’indignation s’est emparée de ceux qui vivent de la publicité, comme les éditeurs de presse, les agences de pub ou Google. Pour Rue89, c’est une idée « très risquée ». Pour Numerama, Free « pète un câble » et « menace de porter un coup violent à tout un pan de l’économie numérique ».   

Sur Twitter, les commentaires foisonnent sous les mots-clés #AdGate ou #FreeAdGate. Jonathan Vidor, patron d’une agence en webmarketing, est outré et interpelle même Fleur Pellerin, ministre délégué à l’économie numérique, en soulignant qu’il y a « des centaines d’emplois en jeu ». La ministre a réagi au quart de tour, en indiquant qu’elle allait organiser une réunion avec les parties concernées « asap ». Dans un autre tweet, elle précise sa position : « Peu fan de pub intrusive, mais favorable à une solution du type no opt out par défaut ».

En effet, si cette annonce agite tellement le monde publicitaire, c’est parce que la fonction est installée et activée par défaut. Les millions d’abonnés de Free seront automatique impactés, sans qu’ils n’aient rien demandé à personne. Ce qui n’est pas le cas des plugins antipub sur les navigateurs, qui supposent une démarche active de la part des internautes.  

Mais l’annonce de Free fait aussi beaucoup d’heureux. Sur Twitter, ils sont nombreux à saluer l’audace de Free. Pour @Aurelien_Guiton, « ce qui est jouissif dans le #AdGate, c de voir qu il y a encore des contre pouvoir et des gens avc des c****** face à #Google ». A l’inverse, @jcfrog se dit atterré : « On fait le procès de la pub quand il faudrait défendre la neutralité du net ».  

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Gilbert Kallenborn